
Olisbos
Une flamme grandissait au creux de son ventre tandis qu’elle soupesait les différents olisbos. Sans y prendre garde, elle entama un léger mouvement de va et vient sur l’un d’eux, imaginant un être de chair dont elle s’amuserait à stimuler le désir. Elle se demanda ….

Le bain
Ce soir, c’est relâche. Enfin la solitude, loin du monde. Pour une fois, elle a décliné toutes les invitations. Son téléphone en mode avion, elle savoure le silence, allume des bougies et se fait couler un bain avec de la mousse.
Elle se glisse avec précaution dans l’eau trop chaude qui rapidement l’engloutit jusqu’au ventre. La brûlure de l’eau lui évoque la morsure d’un amant, tels des crocs impulsifs au creux de sa chair.
Dans sa tête, toujours cet autre. Ce bain est comme sa main autour de sa taille: Invasive, trop présente, mais lénifiante. L’eau s’engouffre dans chaque plis de la peau et lui ôte toute volonté. Chaque goutte trace sa route sur son corps déjà prêt à rendre les armes.
Comme elle aimerait qu’il soit là !
Elle voudrait tant qu’une autre chaleur que celle de l’eau la submerge…
Derrière ses yeux clos, son esprit s’évade.
Il la rejoint. Dans la baignoire, son corps d’homme tout en muscles et en nerfs l’encercle et lui ravit l’espace. Elle aimerait le dévorer du regard, mais la lumière briserait le charme, elle le sait. Alors, elle laisse ses mains voir à sa place: ses doigts dessinent des arabesques humides le long des tatouages qu’elle imagine le long du cou, sur les épaules et les bras. Sur son torse, ses ongles butent sur d’anciennes cicatrices sillons qui écrivent dans la chair une histoire en clair obscur, dont elle ne saura rien. Alors, pour ne pas laisser son esprit divaguer, elle plonge dans la mousse et pose ses paumes au creux de l’aine, de part et d’autre du nombril.
Par dessus les bruits de l’eau, elle l’entend soupirer. Les yeux toujours clos, elle pianote distraitement sur la zone souple du ventre. A mesure qu’elle s’approche, elle le sent se tendre, à l’affût du moindre mouvement.
Elle diffère autant qu’elle le peut l’instant de s’emparer du sexe qu’elle sait déjà dressé. Plusieurs tours et détours plus tard, elle l’attrape enfin. Protégée par l’amas mousseux, elle s’amuse et cajole ce jouet merveilleux dont elle ne disposera que ce soir. Alternant rythme lent et saccades, elle fait monter son désir en flèche. Alors même qu’elle écoute son souffle court une main se glisse entre ses cuisses. Leurs soupirs se synchronisent. Leurs gémissements se mêlent. Son sexe palpitent, avide de plus. Les paupières scellées, elle crie son plaisir, le membre dur toujours au creux de la paume.
Encore chavirée par son orgasme, elle perd le contrôle, quand d’un geste vif, il la fait basculer sur lui. Jamais elle n’a été plus près de le sentir en elle. Telle une plume, elle le laisse promener son corps sur le sien, retrouvant parfois peau contre peau, les endroits que ses mains viennent tout juste d’explorer.
Sans se soucier de l’eau qui déborde autour d’eux, il la prend par la taille et la soulève. Il va enfin s’enfoncer en elle. De cette seconde unique, elle ne veut rien perdre. Alors, elle s’autorise la transgression ultime : elle ouvre les yeux… Et tel le génie de la lampe, son bel inconnu disparaît. Elle se retrouve seule dans son bain. Autour d’elle, la mousse a disparu. L’eau est bien plus froide que son ventre qui bouillonne encore. La lumière pourtant douce des bougies l’aveugle. Elle sort de l’eau.
Ce soir, c’est relâche, mais elle sortira quand même. A bas la solitude, elle a besoin du monde, pour oublier l’homme qui n’existe pas encore.

Merci à l’illustrateur : Niko
https://www.instagram.com/niko_blanche_8/

Un trait de sensualité
Addiction
Son envie, c’est lui. Un homme croisé dans plusieurs soirées, son corps, ses mains dont elle finit par rêver. Le sentir en elle, qu’il la fasse vibrer « en vrai » maintenant qu’elle a tout imaginé une main entre les cuisses.
Alors elle l’espère. Dans les bars de nuit, dans les donjons aux lumières crues ou dans les coins sombres des vernissages, elle se surprend à inventer ses orgasmes pour que ce soit lui qui les lui donne. Sous les lanières d’un fouet cuisant ou les caresses d’un amant de passage, elle sublime une étreinte qui n’a pas encore eu lieu.
Un jour peut-être ?
Une nuit sans doute.
Merci à l’illustrateur : Niko
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Les plaisirs d’une Valentine
Elle avait senti son clitoris réagir. D’abord simplement titillé par l’aspiration, il avait commencé à vibrer puis à se contracter, un peu comme un battement de cœur de plus en plus rapide. Le plaisir montait lentement, par palier. Il lui semblait venir de loin, sans qu’elle sache d’où exactement.

Rouge
Je vais prendre mon café seule, chéri. Toi, tu vas monter dans la chambre, te déshabiller et te mettre à quatre pattes sur le lit. Quand je vais entrer, je veux te voir à poil, les fesses tendues, la tête dans l’oreiller. Prêt à recevoir une correction amplement méritée.

Visite guidée
Vous croyez au surnaturel ? Les énergies positives, les esprits, les ondes ? Pas moi. Mais parfois… Je doute.

Douceur de fin d’année
Les fêtes sont souvent l’occasion d’offrir des gourmandises en cadeau. En cette fin d’année, je vous propose de découvrir ma version (très personnelle) de la dégustation de petits fours.

Au café, les conseils des copines
Cela fait presque vingt minutes que nous sommes installées en terrasse.
Devant un café froid, je finis d’exposer mon problème aux filles : Damien n’a plus envie de moi.
– Tu es sûre ?, demande Violette.
Je hoche la tête :
– Avant, on ne restait pas deux jours sans rien faire. Ce soir, ça fera trois semaines que c’est calme plat sous la couette.
– C’est long…, commente Stella.
J’aime son esprit de synthèse. Je regarde mes amies d’un œil suppliant :
– Alors ? Des idées ? Ça a bien dû vous arriver, non ?
– Non…, murmure Stella, avant que Candice et Violette ne lui balancent un coup d’escarpins dans le mollet.
– Qu’est-ce que tu cherches ? Le punir ? Lui redonner envie ?
– Les deux mon Capitaine !
Le fou rire qui suit détend l’atmosphère. Puis le silence.
Je dois bien l’avouer : je suis à la fois triste et en colère. Depuis une vingtaine de jours, j’ai tout essayé : câlins, jeux de séduction, strip tease, propositions coquines… Je lui ai même proposé d’aller en club échangiste : il m’en parle depuis des mois. Je n’ai rien contre l’idée, mais je voulais que cela se fasse quand je l’aurais décidé, non parce qu’il me l’avait demandé. J’étais donc sûr de moi : c’était la solution pour raviver la flamme ! Pourtant, Damien s’est contenté d’hausser les épaules. Ce jour-là, j’ai compris qu’il me fallait de l’aide.
Devant leurs deuxièmes cappuccinos, mes trois meilleures amies réfléchissent. J’ai réuni ma « cellule de crise » : Stella, rousse incendiaire, notre bombe sexuelle, aussi extravertie que naïve par moment, reste sans voix pour l’instant. Candice jolie brune, féministe militante, sirote son breuvage en attendant l’inspiration. A ma grande surprise, c’est Violette, la sage blondinette du groupe, qui se lance la première :
– Vous ai-je déjà raconté la fessée que Fabien m’a administrée au coin d’un bois ?
Nous la regardons, les yeux ronds. Violette, une fessée ? C’est une blague ?
– Tu sais bien que non, murmure Candice, les yeux fixés sur elle.
– C’était… Troublant.
Voilà autre chose ! La novice du groupe se découvre une sexualité.
– Raconte !, l’encourage Stella, en essuyant un reste de mousse de lait collé à la commissure de ses lèvres.
– Et bien… Je n’avais pas été très… Obéissante.
– Allons bon ! Qu’est-ce que ce porc, enfin pardon ce mec, rectifie haut et fort Candice, avait bien pu te demander ?
Violette rosit. Notre si réservée petite blonde n’a pas l’habitude d’être ainsi le centre d’attention, mais elle l’a bien cherché !
Après un court silence, elle continue :
– Je n’ai pas avalé correctement.
– Avalé quoi ?
– Et bien… Heu… Lui ! Enfin, je veux dire…
– C’est bon, on a compris !, lance Candice en levant les yeux au ciel.
– Attends, il t’a forcée ?, demandé-je, outrée.
– Non, non ! J’étais d’accord ! Je le suçais avec application, en prenant mon temps, comme à chaque fois : j’adore le sentir grossir dans ma bouche, c’est mon petit plaisir ! Rien de tel qu’un membre chaud qui palpite sur la langue, juste avant de jouir, pour me faire me sentir la reine du monde.
Nous avons toutes posé nos tasses. Nous l’écoutons, hypnotisées par le discours tellement (sur)réaliste de Violette. Difficile d’imaginer cette passionnée du point de croix en papesse de la pipe…
– Mais ce jour-là, poursuit-elle, rien ne s’est passé comme prévu : Fabien a joui un quart de seconde trop tôt, du coup, fausse route : je me suis étouffée, je n’ai pas pu avaler. Il m’a giclé dessus. J’en avais partout : le nez, les joues, les cheveux…
L’image de Violette couverte de sperme me trouble. Un vieux bouquin érotique de la bibliothèque de mon père, que je lisais en cachette, « l’étudiante humiliée » me passe en tête.
– Ce n’était pas vraiment ta faute, balbutie Candice. Je ne vois pas comment il en est venu à la fessée.
– Il a dit que j’étais sale, dit Violette en baissant les yeux. Nous devions déjeuner chez mes parents. Il avait arrêté la voiture sur le bas côté de la route. Fabien aime bien ce genre de gâterie improvisée, ajoute-t-elle, les joues toutes rouges. Il a ajouté que nous n’avions plus le temps de faire demi-tour et qu’il fallait que je m’arrange. Nous sommes sortis de la voiture et il m’a entrainée dans le bois.
– Pour quoi faire ?, demande Stella.
– Je pensais qu’il voulait juste que je me rajuste… Mais quand nous avons été hors de vue de des passants, il m’a basculée sur son bras et a relevé ma jupe. J’ai à peine eu le temps de sentir l’air frais sur mes fesses que la première claque est tombée.
– Et ta culotte ?
Candice et moi avons hurlé en même temps :
– Stella !
– Je n’en porte jamais quand je suis avec Fabien, répond Violette avec naturel. Il aime me savoir accessible. D’ailleurs, la sodomie qui a immédiatement suivie était très agréable.
Nous sommes tellement soufflées par cette confession aussi inattendue qu’impudique que nous ne posons pas de questions.
En passant à côté de notre table, le serveur nous demande si nous voulons de nouveaux cafés. Nous avons grand besoin. Je hoche la tête, encore sous le choc (le charme ?) de ce que je viens d’apprendre.
Cependant, si j’ai à présent de quoi rédiger un dossier croustillant, ces révélations ne règlent en rien mon abstinence forcée.
– Je suis ravie que Fabien et toi soyez en phase, mais ce n’est pas mon cas, soupiré-je un poil trop mélodramatique.
– As-tu essayé les godes ? me demande Candice.
Je regarde mon amie comme si elle avait subitement été frappée de folie.
– Sur lui, tu veux dire ?
– Oui. Un plug, par exemple.
– Tu n’y penses pas ! Je ne connais personnes de plus macho que lui. Je doute qu’il ait une révélation bi, comme ça, sur un malentendu !
Mon expression les fait rire. L’atmosphère se détend.
– Pourtant, comme le dit Octavie dans son livre, Sex in the Kitchen « Homme enculé, homme fidélisé ».
Octavie Delvaux est l’auteure érotique préférée de Candice. Stella et Violette se bidonnent. Pourtant, je reste perplexe :
– Déjà qu’il n’a plus envie de moi, rétorqué-je, je ne vois pas comment je pourrais mettre ce plan en œuvre.
– Ne t’a-t-il jamais forcé la main pour une sodomie ?
– Ca a dû arriver…, murmuré-je en baissant la tête.
– Et bien fais pareil !, s’exclame Candice. Moi aussi, figure-toi, j’ai testé et approuvé, ce que je te conseille.
– Attends… Tu encules Alban ? demande Stella qui semble avoir vraiment besoin d’explications aujourd’hui.
– Exactement.
A bien y réfléchir, ça n’est pas plus abracadabrant que Violette recevant une fessée en forêt. Alban est pompier, petit mais tout en muscles. Il a une bouille de Monsieur Propre sans la boucle d’oreille…
Violette semble aussi abasourdie que nous, mais elle est la seule qui ose demander ce que nous attendons toutes : des détails.
– J’ai mis au point ce petit châtiment un soir où Alban s’était montré vraiment exécrable.
– Mais ton mec est une crème ! s’exclame Violette, qui a toujours eu un faible pour lui.
– Ca va, Blanche Neige !, se moque Candice. Il est loin d’être parfait, crois-moi. Le partage des tâches, par exemple, il ne connait pas. Et comme je travaille autant que lui, ça me soule. Après une ultime dispute « rattrapée » sur l’oreiller, je lui ai mis le marché entre les mains : soit il réalisait mon prochain fantasme sans protester, soit je le quittais sur le champ.
– Tu l’aurais vraiment fait ?, demande Stella, une lueur admirative dans les yeux.
– Non. Mais j’avais réussi mon pari : je l’avais assez titillé pour qu’il me cède. Je lui ai bandé les yeux et fait mettre face au mur en exigeant qu’il reste immobile. Il rigolait pour se donner une contenance. Il faut que je vous dise : le mot « domination » lui fait horreur.
– Je comprends ça, dis-je en pensant à Damien.
– Quand il a commencé à poser des questions, j’ai ramassé un collant qui trainait par terre et je l’ai bâillonné avec. J’ai tourné un moment autour de lui, puis je me suis mise à caresser ses fesses. Il s’est immédiatement crispé. A ce moment-là, j’ai envisagé d’arrêter de jouer. Malheureusement pour lui, de là où nous étions, j’avais une vue imprenable sur la pile de vaisselle qu’il avait refusée de laver. J’ai écarté délicatement les deux globes de chair, avant de les griffer le plus profondément possible. Je le sentais trembler. Je me suis éloignée sans un mot, le temps d’aller chercher un jouet que conservais depuis longtemps, comme si j’avais toujours su que nous finirions par y jouer : un plug anal, pas très gros, mais qui ferait son effet sur mon homme.
Je découvre mes amies : nous avons toujours parlé ouvertement de tout, mais en leur avouant mes problèmes de couple, j’étais loin d’imaginer ce que j’entendrais. J’ai l’impression d’être une voyeuse… J’adore !
– Je n’allais quand même pas lui enfiler l’objet sans préparation, même s’il était en silicone et très doux. Je me suis donc agenouillée et lui ai procuré la plus longue feuille de rose toute notre histoire.
– Quelle horreur !, lance Violette écœurée.
– Sérieusement, tu n’as jamais léché le cul de personne ? demande Stella, toujours au taquet pour les questions importantes.
– Mais non !, s’insurge Violette, tandis que nous ne pouvons retenir un fou rire.
– Tu devrais ! décrète Candice en reprenant son souffle. Alban était tout détendu à la fin. Je crois même qu’il avait oublié que j’avais quelque chose en tête. Malgré le bâillon, il a hurlé quand le plug a pénétré son anus. Je n’y suis pas allée en douceur non plus… Il s’est débattu, mais j’ai eu tôt fait de lui rappeler sa promesse.
– Il tient vraiment à toi… laisse tomber Violette avec une pointe de déception dans la voix.
– Je voyais bien qu’il souffrait, pourtant, je n’en avais pas fini avec lui : vous vous souvenez du costume de soubrette qu’il m’a offert à Noël ?
Stella, Violette et moi hochons la tête. Alban avait voulu « faire de l’humour ». Pourtant, il connaissait les convictions de sa copine ! Evidemment, Candice avait toujours refusé de le porter. C’est même un miracle qu’elle ne l’ait pas lacéré le soir du Réveillon (le costume, pas Alban : nous l’avons retenue).
– Je le savais : il est fait pour lui !, exulte Candice. Mais j’ai eu une sacrée surprise quand j’ai retourné mon homme pour l’admirer : il bandait comme un fou !
– Non !, lâchons-nous d’une même voix.
– Si, confirme Candice. Je ne pouvais pas le laisser comme ça… Pour le récompenser, je lui ai ordonné de s’allonger sur le dos et me suis empalée sur lui.
– Mais il devait souffrir encore plus ! hurle Violette, au bord du malaise.
– Je peux t’assurer qu’il n’a pas réclamé sa mère !, rigole Candice. Par contre, ça a duré beaucoup plus longtemps que d’habitude et il m’a avoué qu’il avait rarement joui aussi fort.
– Vous avez recommencé depuis ?, demandé-je au comble de la curiosité.
– Disons que je ne fais plus souvent le ménage à la maison… Nous avons investi dans un plug plus gros, conclut Candice avant de commander un jus d’orange au serveur, qui s’exécute aussitôt.
Tout cela me plonge dans une intense réflexion. Une grande excitation aussi, je dois bien l’admettre. Imaginer Candice en domina et Violette en soumise, rendraient dingue n’importe qui d’un peu porté sur la chose. C’est à la fois mon cas et mon drame: pourquoi Damien n’a-t-il plus envie de moi ? « Trop de boulot. » « Fatigué. » Foutaises. J’ai fouillé, questionné, investigué : Il semble qu’il n’y ait personne d’autre dans sa vie. J’ai déjà eu des rivales. Petits trips romantiques ou plans culs, il m’est toujours revenu. J’en ai conçu de la colère, de la rancœur, de la peur parfois, mais rien de comparable avec aujourd’hui. Avant, je n’avais que des doutes. Là, j’ai une certitude : sans cul, notre histoire est finie.
– Et bien moi, je te conseille la grève du sexe, déclare Stella doctement.
– Mais tu le fais exprès ?, demande Candice. Il n’a plus envie d’elle. Ils ne baisent déjà plus ensemble.
– J’ai compris…, bougonne Stella. Mais avec mon mec, ça marche.
– Lequel ?, questionne Violette en toute innocence.
Stella ne relève pas. Elle nous explique :
– La grève du sexe, ce n’est pas simplement dire « non » quand il demande un câlin. C’est le chauffer à blanc, lui faire comprendre qu’il aura tout, pour au final ne rien lui céder. Partir en le laissant la queue raide au milieu du salon. Claquer la porte avant même qu’il n’ait débandé. Et savoir que sa main ne suffira jamais à soulager toute la frustration accumulée.
Elle semble bien connaitre son sujet, la garce !
– Une fois dehors, je fais quoi, moi ? Je me connais : si je l’ai chauffé à blanc, ça veut dire que je suis dans le même état.
Violette et Candice approuvent d’un mouvement de tête.
– Il te suffit de te trouver quelqu’un !, rétorque Stella en haussant les épaules.
Je me suis figée. Un coup d’œil autour de la table me prouve que mes amies sont aussi abasourdies que moi.
– Tu m’encourages à tromper Damien ?
– Pour une soirée, pas pour la vie !, s’exclame Stella, en prenant brusquement conscience de l’absurdité de sa proposition.
– Nous avons une gagnante !, proclame Candice. Stella, ma chérie, tu n’as pas eu ta piqûre anti-énormité ce matin ?
– Désolée…, marmonne Stella maintenant rouge écarlate, alors que plusieurs personnes aux tables voisines se retournent vers nous.
– La solution, pour le moment, intervient Violette, c’est la masturbation.
Elle a parlé sur le même ton que Candice. Nous sommes maintenant le centre d’attention de la terrasse. Violette rosit une fois de plus et continue un ton plus bas :
– En attendant que Damien reprenne ses esprits, rien de tel que le plaisir solitaire. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.
– Violette a raison, renchérit Stella. Rien ne vaut un bon vibro.
– Pourquoi pas un canard ?, lance Candice en levant les yeux au ciel. C’est tout à fait démodé ! Il faut avant tout que tu répondes à une question primordiale : clitoridienne ou vaginale ?
Ma main tremble violemment. La tasse cogne contre la soucoupe. Je ne sais pas par quel miracle je ne renverse pas mon café. J’ai très chaud tout à coup.
– « Itoidienne », bafouillé-je.
– Pardon ? demandent en chœur mes trois amies.
– Clitoridienne.
Dire que je pensais que rien ne pourrait me mettre mal à l’aise ! Je ne m’attendais pas à voir se révéler trois délurées perverses.
– Une boutique coquine, dit Stella.
– Vous voulez m’emmener dans un sex shop, maintenant ?
– Mais non, enfin ! s’écrie Candice scandalisée. Une boutique en ligne.
– Il y en a des très bien. Je vais te donner l’adresse de celle où j’ai acheté le plug pour Alban.
– Et bien moi, j’ai offert un martinet à Fabien !
– Maso…, rétorqué-je sans la regarder.
Des images de châtiments avec Violette dans l’un des rôles principaux me taraudent. Il fait chaud, vraiment très chaud.
Martinets, plugs, lingerie fine… Mais qui sont ces jeunes femmes ? Rendez-moi mes copines !
– On va te trouver ton futur meilleur ami sous la couette !, jubile Candice.
– Mais… Que voulez-vous que j’en fasse ?
– T’en servir, pardi ! Ce qui te manque, ma chérie, c’est un bon orgasme, m’assure Candice.
Violette et Stella approuvent. Candice se lève et lance à la cantonade :
– Venez les filles ! On va chez moi !
Violette, et Stella sont déjà debout. Je n’arrive pas à bouger de ma chaise.
– Qu’est ce qui se passe ?
– Partez devant. Il faut que je paye. Je vous rejoins.
– Sûre ?, demande Violette en me regardant avec inquiétude.
Je hoche la tête. Une seconde plus tard, je les regarde s’éloigner, excitées comme quand nous allions acheter des bonbons en douce à la sortie du collège. Je suis un peu dépassée. Aucune des images que j’avais de mes meilleures amies ne correspond à celles que je viens de voir. Et pourtant…
– Mademoiselle ? Vous désirez autre chose ?
Le serveur est à côté de moi. Je ne l’ai pas entendu arriver. Je reprends pied avec la réalité.
– Non merci. L’addition, s’il vous plait.
– Trente deux euros quarante.
Pendant que je fouille à la recherche de monnaie, l’homme se penche vers moi :
– Je peux vous poser une question ?
– Bien sûr…
– Pourquoi ne lui proposez-vous pas un jeu coquin, tout en douceur ?
Je relève la tête tellement vite que je manque de le télescoper.
– Je vous demande pardon ?
– Votre ami. Damien, c’est ça ? Vous voulez ranimer la flamme ? Vos amies ont sans doute leur « trucs », mais je ne suis pas sûr que l’humiliation ou le châtiment corporel soient les solutions.
Qu’est-ce qu’il en sait ? Nous avons vraiment parlé si fort que ça ?
– Je pense que tout cela ne vous regarde pas, rétorqué-je avec une pointe d’agressivité.
– Ni moi, ni l’ensemble de la terrasse. Pourtant, nous sommes tous au courant de votre vie sexuelle.
Je rougis violemment et attrape mon sac, prête à partir en courant.
– Attendez ! Excusez-moi. Je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise.
– Pourquoi me dire tout cela dans ce cas ?
– Ma femme et moi avons vécu la même chose que votre ami et vous.
– Et que me conseillez-vous ?
– De rejoindre vos amies et de les laisser vous offrir un sextoy.
– Je ne comprends pas.
– Il vous suffit de choisir un jouet auquel vous pourrez jouer à deux
Je l’écoute plus attentivement. Et s’il avait raison ?
– Hum… Vous avez une référence ?
– Et bien…Renseignez-vous donc sur le Fairy.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Une baguette magique, répond-il avec un clin d’œil.
Je le regarde avec des yeux ronds. Cette conversation a pris un tour bien trop surréaliste pour moi. Après tout ce que je viens d’entendre, je ne serais pas autrement surprise de voir un couple naturiste passer devant moi en plein Paris.
– C’est un stimulateur clitoridien. Vous pouvez jouer toute seule, c’est vrai, mais Monsieur peut également s’en servir sur vous. C’est très excitant.
– Vous avez l’air de savoir de quoi vous parlez…
Il éclate de rire.
– J’avoue. Ma femme et moi avons essayé et nous sommes totalement convaincus ! Nous jouons souvent mais toujours ensemble. Réfléchissez-y !
L’homme prend la monnaie et disparait dans le café.
Je rejoins les filles et leur demande :
– Vous avez déjà entendu parler du Fairy ?


Mise en bouche
Mise en bouche
Je ne sais plus exactement où la soirée avait lieu, ni avec qui je m’y suis rendue. Je me souviens d’un immense salon, uniquement meublé d’une table basse. Sur des coussins posés à même le sol, une dizaine de couples trentenaires se bécotaient en se caressant gentiment. Tout le monde était encore habillé, signe que la soirée n’avait pas encore vraiment commencé quand nous sommes arrivés. Notre hôte, un homme souriant, nous a remis une coupe de champagne en nous invitant à trouver une place.
Quelques minutes plus tard, un chemisier, puis une jupe tombèrent à terre. Ce fut le signal : les cris de plaisir de la jeune femme qui se faisait lécher les seins, furent rapidement noyés dans la douce musique du plaisir.
Avide de belles images, j’avais les yeux partout : une jeune femme s’était assise sur la table basse et se faisait fouiller furieusement: un, deux, puis trois doigts s’insinuèrent en elle, lui arrachant des gémissements de plus en plus rauques. Son partenaire, qui mimait une baise féroce commençait même à titiller son petit trou. Une autre, penchée à angle droit, tendait son cul et suçait un membre raide et de belle taille.
Son acte, pourtant banal dans ce contexte, attira mon attention. La femme ne suçait pas vraiment : elle se faisait baiser la bouche. Ce fut mon premier contact visuel avec lui : sa queue sucée par une autre.
Je ne voyais pas son visage. Il était de dos et j’étais hypnotisée par le spectacle de ce membre. Il l’avait d’abord appuyé sur les lèvres de la femme, jusqu’à les faire s’entrouvrir. Aucune brutalité aucune impatience, mais pas de douceur affectée non plus. Lorsque son sexe s’engouffra dans le chaud tunnel se fut pour y prendre toute la place : les joues de la fille se creusèrent, ses narines frémirent… Il ne fallait plus espérer faire entrer autre chose ! Une main large, aux doigts fins vint se placer sur les cheveux de la demoiselle. Par courtoisie, l’homme lui caressa doucement la tête, avant de resserrer sa prise, pour maintenir en place le chaud conduit dans lequel sa queue allait et venait à un rythme entêtant et régulier. Ses coups de reins prenaient de l’ampleur : il investissait sa bouche comme il l’aurait fait avec son con ou son cul. Sans doute les lui offrirait-elle au cours de la soirée, mais pour l’instant, il était maître de sa bouche. La main de plus en plus fermement campée dans ses cheveux, il accéléra le mouvement, avant de s’extirper brusquement de ses lèvres. Surprise, la jeune femme ne bougea pas, vide, en attente. Son rouge à lèvres avait coulé, mais elle n’en était que plus excitante ainsi, un peu défaite. Il prit sa queue entre ses doigts et la frappa au visage, sans méchanceté. Elle voulut jouer, reprendre possession de son membre, mais il ne la laissa pas faire. Elle pensait le tenir, mais ne décidait de rien.
Il se replaça devant la bouche de la fille et s’y enfonça à nouveau profondément. Je crus même qu’elle allait s’étouffer, mais non, elle gérait admirablement cette colonne de chair envahissante. Il donnait à nouveau le rythme, lui faisant bien comprendre, pour son plus grand plaisir, qu’elle n’était qu’un trou. Sa queue allait et bougeait de plus en plus vite. L’homme se mit à trembler avant de décharger de longues giclées de sperme dans la bouche de la fille. Je ne le vis pas. Elle n’en perdit pas une goutte.
Je n’ai jamais su si je devais mon orgasme à la langue de mon partenaire ou au regard à la fois soumis et fier que cette fille lança à cet homme qui venait de lui jouir dans la gorge.
© Miss Kat

La dentiste
J’adore mon métier. Soulager la douleur au quotidien, rendre le sourire, au sens figuré comme au sens propre, j’ai toujours trouvé cela très gratifiant. Aucun patient n’est jamais reparti de chez moi mécontent. Celui de ce matin avait même l’air heureux. Et pour cause…
Ca fait un moment que Stéphane et moi nous tournons autour. Il est venu me voir pour la première fois il y a environ six mois, pour une visite de contrôle suite à une dent mal soignée. Puis, il a repris rendez-vous plusieurs fois. Des patients qui viennent pour passer le temps, j’en ai quelques uns : des personnes âgées pour la plupart. Je les oriente gentiment ailleurs car mon agenda est déjà surchargé.
Je n’ai jamais rembarré Stéphane : beau gosse d’une trentaine d’années, châtain aux yeux verts, il m’a immédiatement fait craquer. J’ai des doutes, mais il me semble bien que je lui plais : un clin d’œil en partant, une minute de trop à regarder mes jambes, ou encore, la tête un peu trop présente contre ma poitrine pendant les soins… Rien de désagréable, bien au contraire ! Ce sont les avantages du métier, même si, jusqu’à présent, je ne les ai jamais expérimentés plus que ça. Depuis que je le connais, je prends un malin plaisir à me mettre en jupe quand je sais qu’il doit passer me rendre visite.
Stéphane entre dans le cabinet. Je lui fais la bise. Est-ce un effet de mon imagination ? Sa main se serre sur ma hanche… C’est le mouvement d’un amant avant de retourner sa belle et de la prendre contre la vitre. Il fait chaud tout à coup. Reprends-toi ma grande.
Il s’installe, toujours souriant. Mes mains tremblent un peu, mais heureusement, il ne s’aperçoit de rien. Très vite, le professionnalisme reprend le dessus. J’inspecte sa bouche avec minutie, pour constater qu’il n’y a rien à voir.
Je m’apprête à lui demander où il a mal, quand je sens sa jambe tout contre la mienne. Cette fois, aucun doute possible : il s’agit bien d’une manœuvre d’approche. Il fait décidément très chaud dans la salle. Je prends mon temps. Je lis dans son regard que nous sommes sur la même longueur d’ondes. Ses yeux brillent d’une lueur toute neuve qui me fait chavirer. Il reste un léger doute, que sa main qui se pose sur mes seins a tôt fait de lever.
Je me penche davantage : la vue sur mon décolleté est plongeante. Il en profite. Avec toute la maitrise qui me reste, je parviens à ne pas trop trembler en reposant mes ustensiles sur la tablette.
Il est temps de reprendre l’avantage : Stéphane n’a pas l’air de vouloir bouger du fauteuil. Un phantasme ? Pourquoi pas. La bosse qui s’est formée sous son pantalon ne laisse aucun doute sur son état d’excitation. Savoir que je lui fais cet effet-là me survolte. D’un geste décidé, je pose ma paume dessus et le sens tressaillir.
Ma culotte est trempée. Je ne suis jamais passée à l’acte avec un patient, mais l’idée me tente terriblement. Je passe la langue sur mes lèvres et lui souris. Stéphane attrape ma main : il tient à ce que je sente bien à quel point il bande : Sans le quitter des yeux, je devance sa demande en ouvrant son pantalon. Pas de caleçon : son sexe raide s’impose dans ma main. Sa queue est longue et épaisse. Je la caresse lentement, avec envie. J’ai hâte de la sentir en moi, pourtant, je veux prendre le temps. Stéphane, les yeux clos, profite du moment en gémissant doucement.
Sa main ouvre ma blouse. Est-il déçu ? Je porte des vêtements en dessous ! Qu’importe, il se fraye rapidement un chemin sous mon pull. Quand il effleure mon soutien gorge, mon pouls s’accélère. Ses gestes sont doux, mais il a du mal à se maitriser. Je sens bien qu’il voudrait reprendre l’initiative maintenant. Il n’ose pourtant pas encore rompre le jeu. Tant mieux.
Quand il rouvre les yeux, je me penche au dessus de son sexe et le prends délicatement en bouche. Il laisse échapper un petit cri au moment où je l’engloutis tout entier. Ma bouche va et vient tandis que je caresse ses bourses d’une main douce mais ferme. J’aime ce moment où je contrôle du bout des lèvres, le plaisir de mon partenaire.
Stéphane tremble. Sa jouissance n’est pas loin. Il pourrait gicler dans ma bouche. Je prendrais un grand plaisir à découvrir son goût. Mais j’ai envie de vivre cette scène digne d’un film porno, jusqu’au bout : il me prendra dans mon cabinet avec du monde dans la salle d’attente. Je le chevaucherai en blouse, sur ma table d’auscultation.
Je remonte ma jupe sur mes hanches et me débarrasse en hâte de ma culotte, avant de venir m’empaler sur lui. Il me remplit complètement. Je reste immobile, juste le temps de sentir son sexe dur palpiter en moi. Mon ventre bouillonne. Il attrape mes hanches et commence à bouger. Le fauteuil résiste sans bruit à cette double charge. J’ai bien fait d’investir dans du matériel de qualité ! A mesure qu’il accélère la cadence, j’ai du mal à retenir mes cris de plaisir. Il jouit le plus discrètement possible, même s’il me semble que tout l’immeuble nous a entendus.
Stéphane m’attire à lui et m’embrasse. Nous restons ainsi un moment en silence. Il finit par rompre le silence :
– J’en avais tellement envie…
– Au point de risquer de te faire soigner une dent sans anesthésie ?
– J’étais près à tout ! Tu me rends dingue.
Je me relève en souriant et le libère. Quand je repose le pied au sol, ma tête tourne légèrement. Nous nous rajustons en vitesse : j’ai entendu la porte plusieurs fois. D’autres patients m’attendent.
Nous nous regardons, presque gênés : comment conclure ? Je n’ai jamais regardé le film jusque là…
– J’ai mal au dos…, murmure Stéphane en regardant le fauteuil.
– Je suis désolée ! Ce n’est sans doute pas le plus confortable pour…
– Tu me ferais un massage… A domicile ?
– Oui !
J’ai répondu si vite que j’en rougis. Un comble après ce qui vient de se passer ! Mais ça y est, il sourit à nouveau.
– Alors à ce soir, docteur, me dit-il en m’adressant un clin d’œil. La main sur la porte, il ajoute : Mon adresse et mon numéro de portable sont dans mon dossier.
© Miss Kat
