Combien d’hommes osent dire qu’ils contrôlent le plaisir que prennent leurs partenaires mais aussi le désir qu’elles leur inspirent ?
Leur relation n’était pas allée de soi. Il l’avait cherchée longtemps. Sans doute s’en était-il fait une idée trop précise, car il n’avait pas su la reconnaître tout de suite. Il était bien trop concentré sur son absence, si fébrile qu’il ne voyait rien. Attentif à tout, il se sentait pourtant perdu, à la recherche d’une introuvable muse. Que de nuits blanches il avait passées à s’interroger ! Serait-elle plutôt brune ? Blonde ? Ou aurait-elle, pourquoi pas, les cheveux roses ou encore bleus électriques ? Comment seraient ses formes ? Serait-elle pulpeuse pour qu’il puisse la pétrir à pleines mains ou plate et fine comme une brindille ? En revanche, il savait qu’elle saurait être, tour à tour, tout ce qu’il aimait chez une femme : tantôt chienne, tantôt mutine, garce ou salope mais aussi douce et ingénue… il faudrait qu’elle soit cela et bien plus encore.
Un soir, alors qu’il était seul, elle lui apparut. Il crut à un mirage et se précipita, mais elle disparut, comme derrière un rideau de fumée.
Ils jouèrent de longues semaines ce jeu de cache cache nocturne de plus en plus sensuel.
Peu à peu, il se mit à l’attendre. Certaines nuits, il pouvait presque sentir sa présence sous ses doigts malgré sa solitude. Son désir montait jusqu’à en devenir si douloureux qu’il devait se soulager seul.
Puis enfin, il la vit assez longtemps pour la toucher du bout des yeux.
En un instant, elle devint son obsession : il devait l’avoir, elle devait être à lui. Mais elle se dérobait encore, bien décidée à ne pas se laisser capturer facilement.
Il commença à l’attraper détail après détail: un sourire, un regard, la courbe de d’un sein, le bombé de ses fesses… Il lui fallut du temps avant de la posséder toute entière.
Quelle jouissance ce fut ! Faire frissonner le grain de sa peau sous ses effleurements, dévoiler ses ombres, mettre à jour les recoins dont il avait si souvent rêvé… Quelle victoire de voir se creuser cette fossette qui n’apparaissait qu’au moment de l’orgasme…
Dans ses souvenirs déjà lointains, leur première fois fut magique. Il ne pouvait oublier ce moment entre chien et loup où il l’avait dessinée pour la première fois. Dans sa fougue, pour ne rien perdre de cet instant suspendu où elle se livrait à lui, il avait sans doute négligé des détails. Mais il aimait ce premier croquis plus que tous les autres.
Depuis, Il avait appris à la connaître par coeur, mais ne s’en lassait jamais. Chaque nuit, l’artiste l’inventait et l’invitait encore et encore. Sur sa feuille, il devenait son Maître. Il lui dictait sa posture, corrigeait son maintien et décidait même du sens de son regard. Parfois, il prenait un malin plaisir à gommer une moue de son visage, juste pour la voir changer d’expression à sa demande.
Il pensait la faire jouir juste en la couchant sur du papier. Mais elle savait, elle, qu’elle était devenue plus que son inspiration, la source de son désir.
Car nombre de femmes peuvent dire qu’elles contrôlent non seulement le plaisir que prennent leurs partenaires mais aussi le désir qu’elles leur inspirent…
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