Enfermée dans son bureau, Candice tente de se concentrer malgré la chaleur étouffante qui règne sur Paris. Quand la réception d’un SMS lui fait lever la tête. Sur l’écran de son portable, une question :
Tu viens avec moi à Bordeaux, ce week-end ?
Candice sourit. Elle n’a pas eu de nouvelles de Lyam depuis plusieurs semaines, mais n’est pas surprise qu’il lui propose une escapade du jour pour le lendemain. Elle demande :
Qu’as-tu envie de faire là-bas ?
La chaleur monte d’un cran à la lecture de la réponse :
Un périple libertin. Tu me suis ?
Quelle meilleure façon de découvrir le Sud-ouest ? Candice et Lyam se sont rencontrés en club et les moments qu’ils ont passés ensemble ont tous été délicieux. Elle referme le dossier sur lequel elle travaillait. Toutes ses urgences peuvent attendre lundi. Le ventre bouillonnant et les mains moites, elle répond :
Avec plaisir…
Le lendemain, lorsqu’ils sortent de la gare de Bordeaux St-Jean, le soleil brille et la température est déjà haute. Alors qu’elle cherche un taxi du regard, Candice voit son amant partir à pied :
— La chambre est si près d’ici ?
— Nous irons tout à l’heure. Viens !
Le couple arrive très vite devant la porte du Complexe Aquitain.
— Nous avons traversé la France pour aller dans un sex shop ?
— Pas n’importe lequel. Regarde.
Candice passe devant des bacs de DVD, des sextoys, de la lingerie coquine…
— Au bout du couloir, lui indique Lyam, les propriétaires ont recréé deux vraies salles de cinéma, avec des strapontins. Des films pornos y sont diffusés toute la journée. C’est le seul cinéma en France à encore projeter des films pour adultes. Je me demandais, jusqu’où tu serais capable d’aller !
Candice est ravie.
— Un lieu “hybride” : libertin, mais décalé…
— Tu as envie de jouer ?
— Oui. Très envie.
— Alors viens me montrer de quoi tu es capable, ma salope !
Ils achètent deux tickets. Candice note que l’ouvreuse est un homme, qui lui sourit en la déshabillant du regard. Il les précède dans la salle obscure. Trois ou quatre sièges sont occupés, uniquement par des hommes. Il fait trop sombre pour les distinguer.
— Je vous souhaite une bonne séance, leur dit l’homme en leur indiquant deux places.
Sur l’écran, une femme se fait prendre par deux hommes. Les gros plans se succèdent, accompagnés des gémissements de la comédienne. Le « vrai » spectacle se passe dans la salle : à quelques sièges devant eux, un homme se masturbe, les yeux rivés sur l’écran. Quand elle tourne la tête, Candice note que leur arrivée n’est pas passée inaperçue : trois hommes se sont retournés et ont les yeux braqués sur elle.
Lyam et Candice s’assoient. Il lui caresse la joue et murmure :
— Prends le temps de te mettre dans l’ambiance. Dis-toi que cet après-midi, l’actrice, c’est toi.
Candice observe la femme sur l’écran. Elle n’a aucun mal à s’imaginer à sa place. Les queues qui la prennent semblent lui faire beaucoup de bien. Candice se voit prise entre ces deux hommes, le ventre rempli par un sexe imposant et le cul à la merci d’un membre, certes plus petit, mais qui a parfaitement trouvé sa place. Des souvenirs de doubles pénétrations lui reviennent en mémoire. Elle peut presque sentir les mouvements se coordonner, dans ce moment un peu flou où la femme n’est plus que l’objet d’une complicité entre deux hommes. Lorsque la caméra filme les mouvements de bassin des deux partenaires, Candice ne retient pas un bref gémissement. À cet instant, elle sait comment le plaisir peut monter et vite devenir incontrôlable. Sur sa hanche, la main de Lyam remonte doucement sa robe. Elle le laisse faire sans même s’en apercevoir. Il tire sur la culotte qu’elle avait mise “pour être plus à l’aise dans le train” et qui la gêne à présent. Toujours hypnotisée par le film, Candice ne regarde pas son amant quand il met le bout de tissu dans sa poche.
Elle n’a jamais été amatrice de porno. Avant cette séance, elle estimait ne pas en avoir besoin. “Je sais trouver mon plaisir toute seule “. Sans doute, mais qu’est-ce que ce film lui fait du bien !
Lyam l’aide à s’installer plus confortablement : Candice a maintenant remonté sa robe sur ses hanches, elle se veut provocante : les cuisses grandes ouvertes. Autour d’eux, des ombres bougent. Les autres spectateurs s’approchent, sans encore oser la toucher.
Alors que son esprit est concentré sur le film, Candice est consciente de l’image qu’elle renvoie : une femme en chaleur. Bouche ouverte, souffle court, elle glisse une main entre ses jambes. Son sexe est humide. Ses doigts trouvent son clitoris et le malmènent. Le plaisir monte, désordonné, mais l’orgasme se dérobe. Alors qu’à l’écran, la comédienne jouit. La force de cet orgasme, même simulé, la transperce. Candice a chaud, trop chaud. Le tissu de sa robe lui brûle presque la peau.
Sans un regard pour Lyam ni pour aucun des hommes qui l’entourent, Candice fait passer le vêtement par-dessus sa tête. En un mouvement, elle est nue, au milieu d’une salle de cinéma porno.
Les voyeurs n’attendaient que ce signal. Des mains se posent sur elle, empoignent ses seins, agacent ses tétons, caressent son ventre… Elle s’abandonne, sous le regard confiant de Lyam, qui la doigte tout doucement. Chaque nouveau personnage joue un rôle différent : Le Bon, c’est Lyam bien sûr qui maitrise chacun de ses mouvements pour faire monter son plaisir. La Brute, même si le mot est fort, ce pourrait être celui dont les paumes la palpent sans douceur, mais d’une façon qui la fait mouiller. Le truand serait alors cet homme qui s’agenouille entre ses cuisses et pose sa langue sur son clitoris. En prenant garde à ne pas interrompre les va-et-vient de Lyam, il lèche, aspire, cajole le bouton de chair.
Sur l’écran, tout a changé : sur un lit, deux femmes se donnent du plaisir en soixante-neuf. Candice ne sait plus d’où provient son plaisir : Est-ce une des femmes du film qui la doigte ? Non, ça ne va pas aussi vite. Pourtant, elle voudrait qu’il ou elle accélère pour que son plaisir explose. Est-ce un homme qui la lèche ainsi ? Sur l’écran, l’autre femme a l’air de prendre son pied, mais Candice, elle voudrait qu’il la prenne, qu’une queue la remplisse et se fasse aller et venir en elle… Comme les doigts de son amant, mais plus vite et plus fort. Au lieu de cela, les caresses des deux hommes sont lentes et douces, bien trop douces ! Elle pourrait hurler de frustration si elle ne sentait pas son plaisir si proche !
La voix de son amant contre son oreille la sort de sa transe :
— Tu veux qu’on te baise, petite chienne ?
— Oui !, hurle Candice alors que sur l’écran, la scène a encore changé
Un acteur fort bien pourvu pilonne une petite brune en levrette. L’un des hommes propose à Candice de se mettre à genoux sur le siège, dos à l’écran, mais elle refuse :
— Je veux continuer à regarder !
Tout le monde sourit. On la rassoit. Un premier homme lui remonte les jambes sur ses épaules en s’assurant que l’écran reste visible. Il l’est et le sera jusqu’à la fin, mais Candice constatera que les images bougent… Ou bien c’est elle qui tangue sous les coups de reins de ses trois assaillants ? Ils la pilonnent les uns après les autres. Candice adresse un sourire à chacun et jouit, semble-t-il en même temps que l’actrice à l’écran.
Magie de l’obscurité, ses trois partenaires disparaissent dans l’ombre, aussi vite qu’ils en sont sortis. Elle pourrait croire qu’elle a tout imaginé, si Lyam n’était pas à ses côtés, sa queue encore bien raide à la main.
— Suce salope !
Toujours nue, Candice s’exécute en se penchant par-dessus l’accoudoir. Sans les voir, elle sent les regards avides de ses partenaires de jeu. Lyam jouit dans sa bouche sans un regard pour le film.
Quelques minutes plus tard, le couple sort du cinéma. Candice a ajusté sa tenue : rien ne laisse supposer qu’il y a fort peu de temps, elle était nue dans une salle de cinéma, audacieuse et s’offrant à des inconnus. Main dans la main, ils retournent à la gare.
— On rentre à Paris ?
— Pas du tout : je t’ai promis un périple. On continue ?
— Oh oui !
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