— Je ne te savais pas collectionneur…

— Je voulais surtout savoir si tu avais repéré l’enseigne, juste à côté.

Trop occupée à tenter de comprendre ce que son partenaire a dans la tête, Candice n’avait pas prêté attention à ce qui les entoure. A quelques mètres, se trouve une boutique nommée Le Melrose.

— Encore un sex shop ?

— Tous les périples ont un thème, sourit Lyam. Et là encore, ce n’est pas un sex shop comme les autres. Entrons.

Le couple est accueilli par le sourire et la voix chantante d’une jeune vendeuse :

— Bonjour ! Bienvenue !

— Bonjour ! La patronne n’est pas là ?

— Non, elle est sortie. Mais n’hésitez pas, si vous avez des questions !

Lyam la remercie d’un signe tête tandis que Candice furète parmi les vêtements sexy. Qu’il s’agisse de cette robe noire, longue et fendue ou de l’ensemble string soutien seins à paillettes, toutes ses tenues ont le même pouvoir sur elle : elles lui font ressentir la sensation enivrante de devenir une autre.

Occupée à s’imaginer en domina sévère  dans la robe, elle entend à peine Lyam demander à la vendeuse :

— Le sous-sol est-il ouvert ?

— Oui, vous pouvez y aller.

Il prend Candice par la main :

— Tu seras superbe, avec. Mais suis-moi, j’ai un endroit à te montrer.

Ils passent dans une arrière salle qui donne sur des cabines de visionnage.

Candice lève un sourcil :

— Après le cinéma, les DVD ?

Lyam secoue la tête en souriant. Ce n’est qu’après avoir descendu un escalier sombre qu’elle comprend. Au bout d’un couloir, une pièce nimbée dans une lumière rouge semble les attendre.

— C’est un donjon ?, demande Candice en voyant une croix à sa droite.

— En quelque sorte. Je me suis dit que ça te plairait.

 Dès qu’elle passe le seuil, Candice tombe en arrêt devant la pièce maîtresse du lieu : une balançoire sexuelle. Fascinée, elle ne quitte pas l’étrange dispositif des yeux.

— J’en ai déjà vu en club, murmure-t-elle en effleurant le cuir du bout des doigts.

— Tu veux essayer ?

Elle acquiesce. Aussi simplement qu’au cinéma quelques heures auparavant, Candice retire sa robe. S’il est surpris, Lyam n’en montre rien. Il l’aide à s’installer dans la nacelle et s’amuse à la  balancer doucement tout en lui caressant les seins. Un léger bruit leur fait tourner la tête :

— Nous ne sommes plus seuls, murmure-t-il.

— Tant mieux…

— Salope !

Il fait signe à l’homme de s’approcher.

— Branle le Monsieur, Chérie.

— J’espère que je vous fais plus d’effet qu’un DVD !, lance Candice à l’inconnu en empoignant sa queue.

— Oh oui !, dit l’homme sans qu’on sache exactement de quoi il parle.

Lorsqu’elle sent les mains fébriles sur le haut de ses cuisses, elle écarte les jambes et remonte les genoux. En jetant un coup d’œil vers la porte, elle aperçoit un voyeur, qui se caresse. Être offerte aux yeux et aux mains d’inconnus la grise. Sa pose impudique enchante Lyam qui commente :

— Magnifique petite pute.

Le cinéma lui paraît déjà loin et son ventre réclame encore des bites. La main glisse vers son sexe affamé. Un doigt puis deux pénètrent dans la grotte dégoulinante, tandis qu’un autre, le pouce de l’homme semble-t-il, tourne autour de son clitoris. Alors qu’elle voudrait crier pour amplifier son plaisir, Lyam enfonce sa queue dans sa bouche. Mais son amant n’en peut bientôt plus : il prend la place de l’inconnu, non pour la doigter, mais pour la baiser. Quand il la pénètre, Candice crie son bonheur, jusqu’à ce que sa bouche soit de nouveau investie par un sexe qu’elle ne connaît pas : un troisième larron s’est joint à eux. Trois paires de mains la palpent et la pétrissent. Elle ferme les yeux et se laisse envahir par les sensations qui la submergent.  En apesanteur, tout son corps absorbe les pénétrations et les caresses. Les ondes de plaisir se répondent et se répandent, de ses orteils jusqu’à la racine de ses cheveux. Lyam pousse un râle puissant qui déclenche la jouissance des autres hommes présents. Quand des gouttes de sperme tombent sur son ventre, Candice tremble de tout son corps. Son orgasme muet résonne sous la surface de sa peau.

Les hommes la complimente et les saluent avant de quitter la pièce.

Quand ses pieds touchent à nouveau le sol, Candice a besoin du soutien de Lyam pour ne pas tomber. Elle ne garde presque aucun souvenir de leur sortie de la boutique, ni du verre qu’ils ont bu ensuite. Néanmoins, elle sent le regard protecteur de son amant sur elle jusqu’à ce qu’elle récupère de cette expérience unique.

Alors que le soir commence à tomber, Lyam lui demande :

— Prête à conclure cette journée en beauté ?

— Prête !