Audrey n’aime pas l’alcool. Elle n’a jamais compris cette convention sociale qui consiste à se mettre la tête à l’envers, dès qu’on est invité quelque part.
Elle n’est pas coincée, ni prude, loin s’en faut. Le sexe est même devenu son dérivatif, le « loisir » qui lui permet de relâcher la pression.
Quand Sandra sa meilleure amie l’avait invitée à une soirée entre amis, elle avait d’abord refusé :
— Je n’ai pas envie, ma belle : tout le monde va finir alcoolisé sauf moi !
Mais Sandra avait insisté.
Dès son arrivée, un des invités, un tatoué à la voix déjà pâteuse, lui lance avec un regard salace :
— Je viendrais bien goûter ton jus d’abricot…
Dire qu’elle avait refusé une invitation en club libertin où elle se serait amusée à coup sûr !
Elle est sur le point de reprendre son manteau, quand Sandra l’entraine à l’écart et lui propose un jeu :
— Je te désigne un invité et tu en fais le personnage d’un porno imaginaire, que tu me raconteras en fin de soirée…
Ni une ni deux, elle lui indique sa première cible : un grand blond timide, qui enchaîne les bières sans quitter des yeux la chute de reins d’une jolie rousse accrochée à son verre de rhum. Dès qu’elle se retourne, il détourne le regard.
— A ton avis, que se passe-t-il entre ces deux-là ?
Tout comme Sandra, Audrey est persuadée que leur manège n’est pas innocent : ils se connaissent, ils se sont déjà trouvés dans cette situation.
L’histoire se met en place dans sa tête : au milieu des invités qui parlent de leurs boulot, elle imagine l’homme qui s’approche par derrière de la fille et passe une main épaisse sous sa jupe. Il soulève le tissu qui dévoile un joli cul cambré. Il y a de fluidité dans leur empressement. Il sort sa queue déjà bandée. Aucun préliminaire : il s’enfonce en elle et commence un pilonnage qui ravit la rouquine.
C’est brut, bestial et totalement décalé. Rien de tout cela n’est réel, sauf pour Audrey qui vit chaque mouvement au plus proche de « ses » personnages. La bouche sèche, elle a chaud. Sa vue se trouble légèrement.
— Et le tatoué lourdingue de tout à l’heure ? Regarde, il est venu avec un ami.
Le verbe haut et aviné, ils commentent le physique de toutes les femmes présentes, un verre à la main. Sous l’impulsion d’Audrey, les deux machos se retrouvent nus en soixante-neuf à même le sol. Le premier tète le gland du second avec une ferveur quasi amoureuse, jusqu’à ce qu’il jouisse dans sa bouche. Fascinée, elle suit le trajet de la main qui caresse le membre du gland aux couilles et observe son compère lorsqu’il s’empare des bourses et les presse… Leur désir l’un pour l’autre est si intense qu’il transcende la scène.
Le ventre d’Audrey se tord, envahi par une émotion brouillonne. Le contenu de son verre tangue même un peu.
Sans savoir ce que voie son amie, Sandra se régale. Elle ne pensait pas que son petit jeu la troublerait autant. Metteur en scène insatiable et exigeante, elle pointe à présent une grande brune maigre et raide, dont le gobelet de mojito n’est jamais resté vide plus de trente secondes depuis son arrivée. Les deux amies se sourient. Il s’agit de la nouvelle copine de l’ex de Sandra. Audrey lui réserve donc un traitement particulier en se la représentant bâillonnée, tenue en laisse par son amie. L’idée la fait d’abord glousser, mais très vite, elle se laisse prendre : L’image de Sandra en domina l’affole. Dans son rêve éveillé, la brune demande qu’on lui ôte son bâillon et se précipite sous la jupe de sa maîtresse pour la faire jouir. A cette pensée, le rouge monte aux joues d’Audrey : elle n’osera peut-être pas raconter cette partie du film… Ni avouer combien elle mouille à cette idée.
Loin de lui permettre de reprendre ses esprits, Sandra sélectionne de plus en plus de personnages : les scènes débridées s’enchaînent dans la tête de la contemplatrice : couples, trios, quatuors, partouze, gang bang… Tout n’est que sexe autour d’elle. Elle a de plus en plus de difficulté à feindre l’indifférence.
Est-ce son regard étrangement flou ? Le sourire béat qui ne la quitte pas alors qu’elle ne parle à personne ? Ou le fait qu’elle titube quand elle ne boit que du jus de fruit ? Le comportement Audrey intrigue les autres convives :
— Que lui arrive-t-il ?
— Rien, elle est juste un peu soûle, dit Sandra en souriant.
Ivre d’images et de cul… La plus belle des griseries !
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