Interview d’Olympe de G.
Chaki et moi avons eu le plaisir de rencontrer et d’interview la réalisatrice de la série audio l’appli Rose, Olympe de G. je vous laisse découvrir un jeune femme passionnante : “Pour moi, le porno c’est le moyen de dire une bonne fois pour toute : je suis un SUJET sexuel, désirant. Et j’en suis fière. Le sexe n’est pas quelque chose dont j’ai à avoir honte.”
L’appli rose : sensualité et érotisme à fleur de tympan
J’ai passé une partie de mon été un livre audio sur les oreilles. c’est ainsi que j’ai découvert un petit bijou : l’appli rose.
Interview d’Aude dite Orium
Ce roman est un vrai bond en avant pour la littérature érotique. Même s’il s’agit d’un texte érotique contenant des scènes sexuelles excitantes très réussies, la priorité est donnée à l’histoire et aux personnages.
Interview de Gerald Ruault
Je considère que ce clivage entre hommes et femmes sur la vision que l’on peut avoir de la sexualité, n’a plus lieu d’être. Dire que l’homme a une bite à la place du cerveau par exemple, est très clivant pour l’homme moderne que je représente. En fait, je voulais démontrer qu’un homme peut être très à l’écoute des femmes. Et les comprendre…
Interview de l’Aristochatte
Une femme libre qui parle vrai
Comment éviter le sujet ? Nous sommes le 8 mars. C’est la journée de la lutte pour les droits des femmes. Et non la journée de la femme, ou encore moins la fête de la femme. Je ne vais donc ni vous vendre des fleurs, ni vous offrir un déo gratuit pour un déo acheté (pub vraiment vue aujourd’hui. Si c’était la seule…) Faut-il en conclure que pour revendiquer leurs droits les femmes se doivent de sentir bon ? la lutte pour le droit des femmes est primordiale. Qu’on y consacre qu’une journée par an, absurde. Vous trouverez de très bons articles partout. Pour apporter ma pierre à l’édifice, j’avais envie de vous parler culture du viol et responsabilité de l’auteur. Mais le sujet me chatouille trop en ce moment. Il fera vraiment l’objet d’un article, mais pas tout de suite. Heureusement, une amie qu’on ne présente plus, la bloggeuse l’Aristochatte a bien voulu répondre aux questions de mon matou reporter, trop heureux de trouver une nouvelle paire de genoux sur laquelle se blottir. A travers ses réponses, c’est le portrait d’une femme libre qui se dessine. Une femme qui veut parler de cul en parlant vrai. Le jour me semble finalement très bien choisi pour diffuser cette interview.
Chaki : Bonjour belle dame. C’est un plaisir d’interviewer une si féline consœur. Puis-je monter sur tes genoux ?
L’Aristochatte : Bonjour Chaki, bien sûr avec plaisir. Trouve la bonne place et met toi à l’aise sur mes genoux. J’ai hâte de te caresser et d’enfoncer mes doigts dans ton pelage soyeux.
Chaki : Quel est ton parcours et pourquoi écris-tu (alors que tu pourrais chanter, danser, boire, devenir secrétaire… Dormir) ?
L’Aristochatte : Je chante sous ma douche et je suis déjà sur les scènes burlesques. J’adorerais être secrétaire mais uniquement si je peux faire un remake du film “la secrétaire ” et surtout passer sous le bureau. J’avoue que c’est un de mes fantasmes récurrents. J’écris parce que je trouve que la société ne parle pas assez et mal de la sexualité. J’ai eu envie de donner mon avis sur le cul, d’y raconter un peu ma vie, mes coups de cœurs et mes coups de gueule. Ça me semble important de rétablir la vérité et de montrer une vision plus réaliste du désir, de l’amour, de nos envies.
Chaki: Comment t’est venue l’idée de créer ton blog ? L’as-tu fait pour toi ou pour / avec quelqu’un ?
L’Aristochatte : Le blog est née de mon envie d’écrire . Mon Maitre qui est aussi mon amoureux et un spécialiste des nouvelles technologies m’a créé toute la partie technique qui donne ce si joli résultat. Moi je me contente de la partie création.
Chaki : On a tellement posé cette question à la Miss que j’aime bien la poser aux auteurs que j’interviewe : est-ce que tu as vécu tout ce que tu écris ? (C’est une question vraiment très bête, nous sommes d’accord. Mais comme les auteurs sont intelligents, cela donne des réponses sympathiques).
L’Aristochatte : Oui je vis ou j’ai vécu tout ce que je raconte . C’était vraiment mon souhait de coller à une réalité dans laquelle mes lecteurs pouvaient se reconnaitre. J’ai vraiment à cœur de montrer qu’on peut aller vers ce qu’on aime dans le cul, sans que cela soit un problème. Et puis je teste aussi plein de sextoys ou d’objets liés à la sexualité donc être vraie me semble d’autant plus important.
Chaki : Merci pour tes réponses. J’ai adoré faire un peu mieux ta connaissance et je ne trahirais pas de secret en disant que ma maîtresse lit chacun de tes articles.
L’avis de la Miss : C’est vrai. J’aime ta façon d’écrire, que tu parles avec passion de ta relation avec ton Maître ou avec humour du dernier sextoy que tu as testé. Je profite de cet article pour te remercier encore de l’interview que tu m’as accordée. Si vous voulez la lire, je vous laisse la chercher et découvrir le blog de l’Aristochatte Vous pouvez également la suivre sur Twitter ou sur Instagram (aristo_chatte). Je vous encourage à y aller, vous y trouverez des photos magnifiques. Merci encore belle dame, de t’être prêtée au jeu.
Chaki & Miss Kat
Interview de Julia Palombe
Réconcilier le plaisir et la société est une urgence.
Interview d’Aurore Baie
Aurore Baie, auteure
Mon matou préféré me réclamait une interview pour commencer l’été. Le voici sous le charme de la talentueuse plume d’Aurore.
Chaki: Coucou Aurore ! Comme tu le sais, avec les amies auteures de la Miss, j’ai ma question rituelle (surtout quand elles sont auteures et jolies…) : je peux monter sur tes genoux ?
Aurore : Vas y, fais comme chez toi. Mais juste parce que tes pattes sont plus poilues que les miennes. Je suis en train de boucler ma valise, je n’ai pas eu le temps de me pencher sur l’épilation estivale.
Chaki: ? Poilu, moi ? Heu… Bref. Tu es un peu ma “lanceuse d’alerte” sur Facebook : j’ai beaucoup ri et réfléchi aussi en lisant tes interrogations existentielles de bon matin, par exemple : “n’est-ce pas réducteur de penser que le désir d’un homme s’arrête à une poignée de poils ou à un maquillage fatigué en fin de journée ?” Grâce à toi, je sais à présent que : “si ton portable est trop petit pour que tu voies bien la double péné, tu peux demander à Pornhub de tout te décrire… ” Tu les trouves comment, tes sujets ?
Aurore : J’ai des alertes infos sur les moteurs de recherches, je fouine beaucoup, je suis de nature curieuse… Facebook est également une mine inépuisable d’inspiration, entre les copains qui partagent sur leurs murs personnels ou les personnages « publics » qui relaient leurs blogs (Gentle, Lelo, Mangerbaiser, pour citer les premiers qui me viennent à l’esprit). Quand j’ai ouvert mon compte, à la base, c’était pour alimenter mes nouvelles à l’aide de témoignages : je me souviens avoir demandé quelle était la différence, en termes de sensations, entre la fessée, la badine et le martinet, par exemple. Et j’ai adoré échanger avec des vraies personnalités, bien dans leur peau et leur sexualité. Depuis, j’ai l’impression de tenir un bar où chacun vient faire sa petite pause dans la journée et dépose son avis sur la question du jour.
Chaki: Qu’est ce qui te motive, te passionne, te fais te lever, même les lendemains de cuites ?
Aurore : Pour me lever le matin malgré la gueule de bois, j’ai bien envie de te répondre : les enfants. Ces horribles bestioles ne savent pas ce que c’est d’avoir un marteau-piqueur dans la tête. Je prendrai ma revanche quand ils auront 20 piges et auront passé la nuit en boîte. J’ai une bonne mémoire.
Chaki : Niarf, niarf, niarf…
Aurore : Pour le reste, eh bien… Je crois que ce qui me passionne, c’est le genre humain. Capable du meilleur comme du pire. Par amour, foi, loyauté, l’Homme déplace des montagnes. Je trouve cela passionnant. J’aime discuter avec des gens qui n’ont pas la même vision de la vie que moi, ça ouvre l’esprit. Facebook est une vraie cour de récré, pour moi. Soyons honnêtes : nous avons tendance à traîner avec des gens qui nous ressemblent, qui ont les mêmes idées politiques, les mêmes hobbies, le même âge, la même catégorie socio-culturelle… J’ai toujours trouvé ce clivage désolant. Sur le réseau social, j’ai pu m’entourer de personnalités différentes. J’adore voir que plus en plus de femmes viennent participer aux débats et de moins en moins de gros lourds venus pour choper. Mes ami-e-s auteurs et autrices, mais également tous les artistes dans mes contacts, me permettent également de faire évoluer mon écriture et ma réflexion autour de la création.
Chaki : J’ai dévoré ton blog : Histoires de deux dos. Comment en es tu venue à écrire de l’érotisme ? (Plutôt que du polar ou du récit de vie?)
Aurore : J’ai toujours été passionnée par la sexualité, le désir. J’en parle librement, même de manière clinique. Je n’ai jamais compris qu’on puisse faire des mystères autour. J’ai une cousine, enceinte à seize ans parce que ses parents très religieux ne souhaitaient pas parler de « ça ». Et, bien sûr, l’avortement n’était pas envisageable, surtout que la famille s’en est rendue compte à six mois de grossesse. Ce manque de communication est aberrant, il flingue des existences. La sexualité doit permettre de s’exprimer. D’exprimer la personne que nous sommes, les émotions qui nous animent. De se sentir bien dans notre corps, de l’habiter réellement. Peu importe ce qui motive la pulsion sexuelle : quelque chose essaie de sortir. Garder à l’intérieur, c’est risquer de se laisser ronger.
Je me souviens vaguement de ma première nouvelle. Nous étions trois copines à s’être lancées le défi de rédiger un texte court un peu coquinou, du haut de nos 16 ans. Quand nous avons fait tourner les copies, elles ont reconnu que j’étais plus à l’aise dans l’exercice qu’elles ! J’aime écrire. J’en ai fait mon métier, je suis journaliste. J’ai eu plusieurs relations épistolaires, j’ai noirci des pages à l’encre de mes sentiments à l’époque de mon premier amour, je profitais des séparations estivales pour pondre des pavés à mes amies qu’elles lisaient sur la plage… Je n’ai pas la prétention de croire que mes textes valent grand-chose, mais j’ai besoin de les faire sortir, sinon, ils tourbillonnent dans ma tête jusqu’à l’obsession.
Chaki: Je sais que la Miss préfère faire jouir ses personnages plutôt que les tuer. Mais ça peut évoluer…
Aurore : Merde, les premières pages de mon roman ont fuité ? Ça commence effectivement avec un passage à tabac dont le héros ne ressort pas vivant… On entend même les os craquer, la cervelle se répand partout et… c’est moi ou tu pâlis ? Tu veux qu’on change de sujet, qu’on passe à la question suivante ?
Chaki: J’ai (re)découvert ta plume légère et pétillante, car tu fais partie des blogs que je lis régulièrement.
Aurore : Oh… Merci ! Je peux te gratouiller entre les deux oreilles, pour montrer ma reconnaissance ?
Chaki: Vas-y. Oui, ici, derrière l’oreille. Ron-ron.
Aurore : Je suis toujours étonnée quand un lecteur ou une lectrice m’avoue avoir pris de son temps pour découvrir mes mots. À la base, le blog, c’était une petite bulle, un endroit où je pouvais mettre mes textes au lieu de les écraser une fois rédigés. Ça me changeait de mes papiers si sérieux, pondus pour le boulot. Et je te confie un truc, sous le sceau du secret, hein, en off, mon cher confrère : tout ça, c’est la faute des Nuances.
Chaki: C’est pas vrai ?
Aurore: Pas besoin de me lancer ce regard, je m’explique. Le phénomène avait enflé, j’étais curieuse. Perso, j’ai lu le Lien de Duriès à 19 ans. Aucune appréhension d’être choquée. Pourtant, je l’ai été. Par le puritanisme, le jugement porté sur les pratiques décrites. J’ai fermé le bouquin et je me suis dit : « ce genre de pamphlet pour le missionnaire réalisé dans les sacro-saints liens du mariage fonctionne, malgré son champ lexical et sa construction narrative pauvres à pleurer, et je devrais avoir honte de ma plume ? Enlève-toi le clavier du fondement, ma fille, et assume tes textes. » Au début, j’ai filé l’adresse à mes meilleures copines, qui l’ont faite tourner. Je me souviens comme j’étais excitée de voir les 100 pages vues atteintes ! C’était il y a deux ans et je ne regrette qu’une chose : ne pas avoir pris confiance en moi avant. C’est libérateur.
Chaki: C’est vrai, c’est libérateur. Surtout quand tu changes le clavier de place.
Tout cela me donne très envie de te demander : quand est-ce qu’on lit ton roman ?
Aurore : Un ami qui connaît très bien ma plume m’a dit un jour : « tu es une sprinteuse, toi, pas une marathonienne. » Je pense qu’il a raison. Cela m’excite intellectuellement d’arriver, en quelques mots, à planter une intrigue, à donner corps à des personnages. Maintenant, j’aimerais tenter d’écrire plus long. J’ai un roman qui avance doucement, mais je crois, qu’à terme, il s’agira d’une maxi-nouvelle d’une centaine de pages, complétées par d’autres. Avec un thème un peu fantastique pour chacune d’entre elles. Je lis pas mal de fantastique, je me demande si je suis capable d’en écrire. Mais, je suis parasitée par mes nouvelles pour Histoire de deux dos et par mes discussions sur Facebook… C’est chronophage, ces bêtises…
Chaki: Je sais. La Miss y passe trop de temps si tu veux mon avis de chat. Tu pourrais essayer l’érotique fantastique, non ?
Au fait, quels sont tes projets pour la rentrée ?
Aurore : Nan, mais t’es sérieux, là ? Tu me parles de la rentrée alors que je ne suis en vacances que dans sept heures ? Pour l’instant, je ne pense qu’à ça : lectures au bord de la piscine, tomates-mozza et siestes, crapuleuses ou non.
Chaki: Chouettes projets !
Aurore : Après, en septembre, je me laisserai à nouveau emporter par le tourbillon. Peut-être que si les éditions Textes Gais relancent un appel à textes pour une bonne cause, je participerai. J’ai loupé le dernier, blindée de travail, mais j’ai été publiée les deux fois précédentes. Les droits d’auteurs sont reversés à des associations contre SOS Homophobie ou le Refuge et j’adore participer à cette aventure.
Chaki : Je pense que la Miss aussi. Tu la tiendras au courant ?
Aurore : Et puis, il faut que je change le design du blog. J’avais pris le plus simple, parce que je ne publie que des textes, mais ce n’est pas forcément le plus ergonomique. Après, j’avoue ne pas être très à l’aise avec la technologie moderne, c’est la raison pour laquelle j’ai repoussé ce chantier pendant longtemps. Tu crois qu’un-e petit-e jeune pourrait s’y coller pour moi, sur le design du blog, en échange d’un brownie maison ? Au fait, Chaki, ne dis pas à tes lecteurs qu’en vrai, je suis nonagénaire. Ça casserait le mythe de l’autrice d’histoires qu’on lit à une main en laissant l’imagination galoper.
Chaki : Bien sûr, ça reste entre nous.
Aurore : Et sois mignon, viens m’aider à choisir dans ma pile à lire ce que j’amène en vacances.
Chaki : Si je ne devais en emporter qu’un ce serait A Cœur pervers d’Octavie Delvaux. D’ailleurs, j’en parlerai très bientôt.
Aurore : C’est pas tout ça, mais la valise, elle va pas se faire toute seule. Si t’es gentil, je suis même prête à laisser un ou deux maillots de bain à Paris pour te faire de la place dedans. Alors, tu te laisses embarquer dans mon monde ?
Chaki: Non désolé. Mon cœur n’appartient qu’aux genoux de ma maîtresse (mais j’aime les Brownies) Tu comprends, je viendrais bien avec toi, mais la Miss se mettrait à bouder et je n’aime pas ça. En plus, j’ai des copines qui m’attendent, tu comprends… Mais tu me racontes en rentrant, promis ?
Pour suivre l’actualité d’Aurore :
Blog : www.histoiresdedeuxdos.wordpress.com
Facebook : www.facebook.com/AuroreBaie
Twitter : nan, lâche l’affaire, je ne tiens pas mon compte à jour, c’est impossible pour moi de m’exprimer en 140 caractères seulement. (N’importe quoi, t’as même pas essayé. La Miss elle disait la même chose. Maintenant, y plus moyen de la décoller. On se retrouve là-bas !)
Interview d’Octavie Delvaux
Une invitée de marque pour commencer l’année !
Sex and the TV, la suite de Sex In The Kitchen, vient tout juste de sortir en poche. L’occasion rêvée pour Chaki, de s’installer sur ses genoux de la talentueuse Octavie Delvaux pour lui poser quelques questions.
Chaki : Bonjour Octavie ! Miss Kat me demande de me présenter avant de commencer l’interview : je suis Chaki, son matou reporter, en charge des critiques et interviews. Et je suis surtout un de tes grands admirateurs ! Je suis ronronnement ravi de te rencontrer… Si j’osais… J’ose ? Je me lance : est-ce que je peux grimper sur tes genoux ?
Octavie : Bien sûr Chaki, grimpe, installe-toi, que je te caresse l’échine. Il paraît que j’ai un fluide dans les mains auquel les félins sont très réceptifs…
Chaki : Graou !!!! Je confirme. Bon, tâchons de rester concentré… Les lecteurs du blog te connaissent déjà : on ne présente plus l’auteur de Sex and the kitchen et maintenant de Sex and the TV ! (Miss Kat et moi avons a-do-ré ! Pour en savoir plus, c’est par ici)
C’est un vrai plaisir de t’interviewer ! Donc, dis-nous tout : qui es-tu ? Quel est ton parcours et surtout, d’où vient ta passion pour l’écriture ?
Octavie : Hum…C’est toujours difficile de dire qui on est. Une femme, c’est sûr, écrivain, je le deviens. C’est drôle, quand j’ai commencé à être publiée, il ne s’agissait « que » de nouvelles, et je me demandais à partir de combien de textes ou de romans on pouvait se qualifier d’écrivain. Je n’ai pas la réponse, je ne suis d’ailleurs pas persuadée qu’il y en ait une, je crois que les blocages sont en nous, ceux du doute, de l’humilité mal placée, et pour le coup il me semble avoir progressé là-dessus. Donc je disais, je suis une femme, écrivain, j’ai fait des études d’Histoire et de Langues étrangères. Fascinée par l’art en général, la littérature et la musique en particulier, j’ai toujours plus ou moins caressé l’espoir de taquiner la plume (au niveau de la musique, j’ai vite compris que ça ne resterait qu’une distraction, mon oreille très approximative ne me permettant pas d’aller plus loin), mais il y a eu des périodes où j’ai mis en sourdine ces ambitions. Elles ont resurgi en raison d’une certaine insatisfaction professionnelle. J’ai vite réalisé qu’aucun métier autre que créatif ne me correspondrait, qu’il fallait que je gagne ma vie en créant, sans quoi je serais toujours insatisfaite et malheureuse. C’est là que j’ai commencé à écrire, avec pour objectif, la publication. Un premier roman, à l’âge de 25 ans, que je n’ai jamais osé envoyer aux éditeurs. Puis des nouvelles, réunies dans un recueil, que j’ai proposé à des maisons d’édition et qui a été refusé : de certaines, j’ai reçu des notes de lecture qui m’ont été très utiles pour progresser. J’ai pris en compte les critiques afin de m’améliorer et je me suis de nouveau jetée à l’eau. Ça a fonctionné, et à partir de là, tout s’est enchainé très vite, les publications se sont multipliées, on m’a commandé un roman, puis deux…
Chaki : Comment as-tu su que tu voulais écrire de l’érotisme ?
Octavie: Aussi étrange que cela puisse paraître, dès que j’ai décidé de me mettre « sérieusement » à l’écriture, l’érotisme s’est imposé de lui-même. J’ai toujours eu un tempérament sexuel assez affirmé mais ce n’est pas pour ça que j’ai eu envie de me lancer dans l’aventure de la littérature érotique. C’est surtout parce qu’en tant que lectrice de littérature érotique, j’étais déçue et frustrée par ce que je lisais, à savoir des textes écrits par des hommes, principalement, qui véhiculaient des fantasmes assez misogynes qui ne me parlaient pas. Donc je me suis dit : si j’écrivais ce que j’ai envie de lire ? Une vraie littérature érotique, osée et épicée comme il faut, mais qui exciterait les femmes.
Chaki : Tu es très prolixe : de nombreuses nouvelles pour les « Osez 20 histoires », un guide : Osez dresser votre mari, 2 romans… Comment gères-tu l’écriture au quotidien ?
Octavie : Je le gère comme un travail dans la mesure où je planifie des séances d’écriture, je libère des plages horaires pour les respecter, et je m’impose des objectifs. Ce dernier point est le plus complexe : je suis plus ou moins inspirée selon les jours, la nature des passages à écrire, et puis et puis il y a aussi la flemme ! Mais je refuse de tomber dans les excès que j’appellerais du « poète maudit » à savoir : « puisque ça ne vient pas, je n’écris pas, j’attends que l’inspiration tombe des cieux ». Si on procède comme ça (ça m’est arrivé à une époque), on n’avance pas ou péniblement. Donc, quoi qu’il en soit, je me force, je lutte contre ma nature paresseuse pour produire quelque chose malgré tout, quitte à conclure après coup que c’était mauvais.
Chaki : Quelles sont tes envies par rapport à l’écriture ? Parle-nous des projets qui te tiennent à cœur !
Octavie : Des envies, j’en ai plein ! Sortir des carcans, aller vers des genres comme la science –fiction ou la littérature plus « classique ». J’ai encore deux ou trois choses à dire dans le domaine de l’érotisme, rassurez-vous, mais j’ai de plus en plus de mal à m’y cantonner. Je crois que plus on écrit, plus on découvre ses richesses intérieures et ce qu’il est possible d’en faire. Si le temps me le permettait, je serais sur tous les chantiers à la fois.
Par exemple, j’ai découvert récemment, à travers l’écriture de scénarios, le milieu du cinéma, et j’ai plein d’envies et de rêves en la matière.
Chaki : Quelle est ton actualité littéraire ?
Octavie : Tout d’abord, il y a la sortie en poche de mon second roman, Sex and the TV dès janvier 2016. Puis, au printemps, la publication d’un ouvrage qui réunira certaines de mes nouvelles déjà publiées ainsi que des inédites autour d’une thématique que je garde secrète pour l’instant. Enfin, un petit manuel de sexo Osez, ce sera pour fin 2016 ou début 2017, je pense.
Chaki : Merci d’avoir répondu à ces questions, Octavie ! La Miss et moi avons vraiment hâte de te lire !
C’est fini ? Non, parce que, moi, je ne veux pas descendre. Je reste là.
Pour suivre l’actualité d’Octavie :
- Blog : www.octavie–delvaux.fr/
- Facebook : https://fr-fr.facebook.com/octavie.delvaux
- Twitter : https://twitter.com/octaviedelvaux
Chaki,
Le matou reporter
Interview de Charlie
N’essayez pas d’être quelqu’un d’autre qui correspondrait plus à l’image mentale que vous avez de ce qui doit être sexy et attirant, soyez vous même, le plus possible… CHARLIE
Interview d’Eva Delambre
Éva Delambre, auteure de Devenir Sienne et l’Esclave
Chaki : Bonjour Éva ! Ravi de te rencontrer ! Je peux monter sur tes genoux ?
Éva Delambre : Avec plaisir, mon Maître l’autorise, sourire.
C : Miss Kat et moi aimons beaucoup ce que tu écris ! La lecture de Devenir Sienne a été un moment captivant (relire la critique). J’ai hâte d’en savoir plus sur ton parcours d’auteur : Qui es-tu ? Et surtout, d’où vient ta passion pour l’écriture ?
ED : Je crois avoir toujours eu la passion des mots et l’envie de rédiger un roman, mais sans doute n’avais-je pas assez confiance en moi pour oser réellement franchir le cap. Il y a quelques années, j’ai parcouru quelques forums d’écriture par curiosité, et je suis tombée sur de la littérature érotique. Un brin excitée, j’ai voulu essayer. J’ai eu beaucoup de mal à me lancer et à parvenir à me lâcher à cause notamment du vocabulaire érotico-pornographique mais j’ai voulu me confronter aux critiques en publiant des textes sur des forums spécialisés. L’expérience fut très positive et j’ai décidé de continuer, en prenant de plus en plus d’assurance. J’ai aussi réalisé que l’érotisme soft ne m’excitait pas beaucoup. Cela ne correspondait pas à mes envies profondes ou mes fantasmes. Mes mots se sont très vite tournés vers la domination/soumission qui éveillait en moi un vrai frisson, et j’ai découvert tout un monde, lequel m’a conduit vers mon Maître. Depuis je vis ma condition de soumise tout en continuant à mettre des mots et des émotions sur cet univers. « Devenir Sienne » est né ainsi, d’une double découverte, celle de l’écriture mêlée à celle du BDSM vécu aux pieds de mon Maître. « L’Esclave » a suivi, cette fois avec une tonalité encore plus tournée vers des fantasmes que j’ai moi-même, comme bien des soumises, une abnégation totale.
C : Voudrais-tu faire de l’écriture ton métier ?
ED : C’est un rêve pour toutes celles et ceux qui écrivent je crois. Et je ne déroge pas à la règle. Toutefois, je ne souhaite pas pour le moment me tourner vers de l’écriture commerciale. J’ai besoin d’aimer ce que j’écris et de vibrer au rythme de mes personnages. L’univers BDSM reste assez tabou et n’attire pas un public assez vaste pour me permettre de vivre de mes mots.
C : Pourquoi écrire de l’érotisme et plus particulièrement le BDSM ?
ED : Juste parce que c’est ce que j’ai envie d’écrire. Je pourrais même dire : parce que j’ai besoin de l’écrire. J’aime mettre des mots sur cet univers, je trouve ça excitant et très enrichissant. Je me découvre beaucoup à travers mes propres mots. Toutefois, je ne suis pas fermée et je suis aussi attirée par d’autres styles littéraires. Mais pas d’érotisme sans BDSM, sourire.
C : Quelles sont tes envies par rapport à l’écriture ?
ED : Encore et encore ! J’ai d’autres projets en cours, trop sans doute ! J’aimerai écrire davantage et avoir plus de temps. J’envisage aussi d’autres styles, mais c’est encore trop tôt pour en parler.
C : Parle-nous des projets qui te tiennent à cœur !
ED : Conserver le collier de mon Maître, et finaliser tout ce que j’ai commencé serait un bon début ! Notamment mon troisième livre à paraître. C’est très excitant d’achever un roman et de le voir publier, c’est assez magique et je ne crois pas que je pourrais m’en lasser. J’aimerai aussi écrire un livre à deux, rares sont les vrais Maîtres qui expriment leurs visions ou leurs points de vue sur ces relations particulières et je crois que ce serait bien de mêler récits érotiques BDSM et vision de Maître. J’aime aussi rencontrer mes lecteurs/lectrices, je serai au salon du livre de paris fin mars. Comme tu peux le voir, Chaki, j’essaye toujours de donner du temps à mes lectrices et lecteurs. J’adore lire les commentaires (surtout les bons, lol) et recevoir des photos de mes livres dans des situations incroyables, j’aime ces échanges.
C : Merci d’avoir répondu à ces questions, Éva ! A très bientôt !
Le mot de Miss Kat : Merci encore d’avoir répondu à ces question, Éva. Ce fut un grand plaisir de te lire. Chaki a mené l’interview, je voudrais réagir sur certaines de tes réponses:
Une chose m’a particulièrement plue dans Devenir Sienne : tu décris très bien le cheminement personnel de ton personnage qui comprend petit à petit qu’elle s’épanouit dans la soumission. Même s’il s’agit avant tout d’une relation homme – femme très forte,c’est avant tout un choix personnel. Elle décide de vivre ce type de relation.
En tant que lectrice, je trouve qu’un livre écrit à deux plumes sur la relation Maître Soumise serait une excellente idée, à la fois excitante et surtout intéressante: voir le Dominant sortir de l’ombre, surtout s’il gagne en humanité sans perdre en stature. Je pense aussi que le monde du BDSM a besoin de cela, notamment concernant la question du consentement : il n’y a qu’à voir les dérives qu’a suscité la parution de 50 nuances. Je pense qu’un tel livre ferait taire nombre de voix qui s’amusent à parler pour les Maîtres ou pour les Soumises, car il montrerait de manière forte et double le lien réel qui les unit.
En conclusion, je ne peux que t’encourager à continuer et à t’accrocher. Tu as choisi une niche, dans une niche (le BDSM dans la littérature érotique), donc le chemin est d’autant moins facile. Mais tu as toutes les qualités pour y arriver !
Pour suivre l’actualité d’Eva, c’est par ici :
Son site : www.devenirsienne.fr
Sa page Facebook: https://www.facebook.com/eva.delambre
Son compte Twitter: https://twitter.com/evadelambre
Chaki, le matou reporter & Miss Kat