
Mon homme vient de se lancer dans l’immobilier. Il a ouvert son agence il y a six mois et les débuts sont difficiles. Il a beau avoir beaucoup de relations, la crise n’incite guère les gens à venir habiter notre coin de campagne. Il m’inquiète ces derniers temps : je m’attends à tout moment à ce qu’il m’annonce qu’il renonce à ses rêves d’indépendance pour reprendre un poste salarié.
J’ai donc décidé de le secouer un peu: pique nique sous le bras, j’ai débarqué à l’agence, pour lui faire une surprise. Je l’ai trouvé devant une partie de Solitaire.
– Pas un chat ce matin ! J’aurais pu mater un film porno, personne ne s’en serait aperçu !
– Ça suffit. Montre-moi ce que tu vends. Il y a sans doute moyen de les mettre en valeur.
– Pourquoi pas ? Je fais visiter un trois pièces à quatorze heures. Viens avec moi !
La résidence n’a pas de charme particulier, mais l’appartement est bien situé. Je veux bien convenir qu’il n’est pas exceptionnel mais selon moi, il est vendable. J’ai posé mon panier dans séjour, un espace agréable et très lumineux. Incontestablement, cette pièce est l’atout majeur du bien. J’ai mis une couverture au sol et nous avons commencé à manger.
Mon cher et tendre se détend. Je vois bien qu’il a apprécié mon initiative. Mais d’autres idées me traversent l’esprit.
Je ne sais toujours pas si le soleil s’est brusquement mis à taper plus fort ou si la chaudière collective a surchauffé d’un seul coup, mais il me semble que la température devient brusquement intenable. Mais bizarrement, mon homme ne semble rien ressentir de tout cela.
– Ça ne va pas ? me demande-t-il en me voyant m’éventer.
– Tu n’as pas chaud ?
– Pas plus que ça, non…
Je ne comprends pas qu’il supporte un costume en lin et une chemise. Ma blouse pourtant ample me colle à la peau et ma jupe me semble bien trop épaisse.
– Mets-toi à l’aise ma chérie !
Nous venons tout juste de terminer nos verres de rosé. Je regarde ma montre. La visite ne commence pas avant une bonne heure. Une minute plus tard, je ne porte rien d’autre que mes sous-vêtements. L’air redevient respirable et je vois les yeux de mon compagnon s’allumer:
– Je n’avais pas imaginé te trouver dans une telle tenue quand je t’ai vue arriver tout à l’heure !
J’aime beaucoup la lingerie. Si je ne prête pas d’attention particulière à mes tenues de tous les jours, je veille toujours à porter de beaux ensembles de sous-vêtements. J’en achète d’ailleurs plus que de raison. Des sages, des beaux, des très beaux, des coquins, des cotons, des dentelles… Heureusement, il apprécie aussi. Aujourd’hui, je porte un soutien gorge gris perles bordé de fines dentelles avec le shorty assorti.
Je prends un réel plaisir à marcher devant lui en prenant l’air le plus ingénu possible Le pauvre a les yeux qui lui sortent de la tête. Enfin, il se jette sur moi et m’embrasse goulûment. Ses mains sur moi deviennent vite intrusives, et en un rien de temps, mon intimité passe de moite à trempée. Ses doigts bougent en moi à un rythme soutenu. Un clapotis indécent se fait entendre, bientôt accompagné par mes gémissements. La porte est fermée à clé, mais les appartements sont collés les uns aux autres. L’idée que des voisins puissent nous entendre m’excite encore plus.
Beau joueur, il se laisse déshabiller en souriant. J’ai le souffle court. Je griffe son torse et lui mord l’épaule.
– Petite furie ! me lance-t-il alors que je lance sa chemise à travers le salon.
Je ne l’écoute pas, bien trop occupée à défaire la boucle de sa ceinture. La bosse sous son pantalon ne me laisse aucun doute sur son état d’excitation. Son sexe jaillit puissant et dur, tendu vers le ciel. Je m’en empare et avec une gourmandise non dissimulée, le prend en bouche. Son gland charnu tantôt tapant contre mon palet, tantôt coulissant entre mes lèvres me donne envie de plus. Je le sens grossir sous ma langue, prêt à exploser. Il gémit de plus en plus fort. Mais je ne veux pas que sa jouissance vienne trop vite. Alors que je sens tout son corps s’arquer, je délaisse son sexe, pour caresser ses bourses. Il grogne. Qu’importe: je veux ma part.
Sans lui demander son avis, je me tourne et lui présente mon cul. Il s’enfonce en moi d’une seule poussée.
– Tu es bouillante, murmure-t-il en commençant à bouger lentement.
Enfin, il sent ce brusque changement de température ! Je suis en feu, à l’intérieur comme à l’extérieur. Il faut qu’il me lime, qu’il me défonce, bref, qu’il ne s’arrête surtout pas ! L’orgasme me cueille et me tord le ventre. Il jouit en même temps que moi, comme libéré de la tension que je lui fais vivre depuis de longues minutes.
Nous échangeons un sourire complice et heureux, mais nous nous rhabillons en vitesse. La visite doit commencer dans cinq minutes !
Juste avant d’ouvrir la porte, mon mari m’avoue ne pas beaucoup y croire. Il a convaincu un jeune couple de venir mais ils l’ont prévenu: ils sont là, “juste pour voir” car ils ont déjà fait une offre pour un autre appartement dans une agence concurrente.
Et là, le miracle se produit : à peine sont-ils rentrés qu’ils s’extasient sur la luminosité du salon. Le reste leur plait aussi, mais ils sont attirés par cette pièce comme des aimants.
Je pouffe en les observant : S’ils savaient !
Au bout d’à peine vingt minutes, ils font une offre ferme. Mon homme vient de décrocher sa première affaire.
Une semaine plus tard, mon homme m’invite au restaurant pour fêter la fin du délai de rétractation de ses premiers clients. L’appartement est vendu. Nous trinquons au champagne.
– Je devrais te demander de m’accompagner plus souvent !
– Avec plaisir. J’ai trouvé ça très drôle, surtout quand on sait ce qui s’est passé quelques minutes avant leur arrivée.
– On recommence quand tu veux.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le lendemain, je l’accompagne pour la visite d’un loft réputé invendable, un bien atypique, cadeau empoisonné des autres agences des environs. Selon le dossier, les propriétaires cherchent à le vendre depuis deux ans. “La salle de bains est pourtant très luxueuse”, me glisse la dame en nous remettant les clés.
Quand nous arrivons sur place, nous comprenons tout de suite pourquoi ce bien ne part pas: certes la salle de bain est un vrai spa à elle toute seule avec douche italienne, jaccuzzi et hammam, mais le reste de du bien n’a pas été refait ni même repeint depuis les années 70 !
Mon agent immobilier est à deux doigts d’annuler la visite.
– Nous perdons notre temps. En plus, ils ne seront là que dans trois quart d’heure. Inutile de les faire se déplacer.
– Tu n’as pas chaud ?
Encore cette curieuse montée en température. Je ne tarde pas à être en sueur. Machinalement, je tourne les robinets du jaccuzzi et me rends compte avec étonnement qu’ils fonctionnent. L’eau jaillit et me rafraîchit instantanément.
– Je peux tester la douche ?
– Tu es folle ! Et si quelqu’un nous surprend ?
– Nous ? Tu veux l’essayer avec moi ? Ca nous a réussis la dernière fois…
Il râle mais il est nu en premier. Je le suis de près.
Alors que l’équivalent d’une pluie tropicale s’abat sur nos corps, il écarte mes fesses et me masse. L’eau chaude m’assouplit de partout. Alors que je redoute les pénétrations anales d’habitude, je me cambre pour qu’il entre sans difficulté. Accroché à mes hanches, il me transperce et m’ouvre, tandis que mon cri se perd dans un halètement de plaisir. Je le sens prendre possession de mon cul millimètre par millimètre, jusqu’à sentir son ventre contre moi. Je me sens prise comme jamais. La chaleur, toujours elle, semble à présent localisée dans mon bassin. Mon plaisir monte et explose finalement dans mon ventre.
J’en reste pantelante. Il attrape la douche et se débarrasse de sa sueur. Ensuite, il règle la puissance au maximum et dirige le jet vers moi. Je pousse un cri quand l’eau attaque mes seins, mais je jouis une seconde fois quand il l’oriente sur mon sexe encore en feu.
Le plaisir me laisse à terre, légèrement étourdie. Mais je comprends que je suis la seule à avoir joui quand son sexe dur et tendu se pose sur le bord de mes lèvres. Je le tète et le cajole avec ma langue un petit moment, puis il accélère le rythme en empoignant mes cheveux mouillés avant de jouir dans ma bouche.
Cette fois, nous avons tout juste le temps de nous rajuster avant que deux femmes d’une quarantaine d’années, ne sonnent à la porte. Mon homme a le sourire, mais je le sens nerveux. Il présente l’appartement en insistant sur les volumes, sans trop s’attarder sur les peintures défraichies ni les fils électriques apparents. Quand nous arrivons à la salle de bains, les traces d’eau et la moiteur de l’air me font immédiatement monter le rouge aux joues.
Comment ne pas comprendre ce qui vient de se produire ici, alors que nous avons encore les cheveux mouillés ? Pourtant, le couple de femmes ne semble rien remarquer de tout cela. Elles n’ont d’yeux que pour le jaccuzzi et le hammam. Quand elles sortent de la salle de bain, chacune semble déjà savoir exactement où elle rangera ses produits de beauté.
Dans l’entrée, la plus âgée m’attrape le bras :
– Vous nous le gardez, n’est-ce pas ?
– Je vous demande pardon ?
– L’appartement. Il est à nous. Je le sens là, me dit-elle en posant une main sur sa poitrine.
Il me lance un regard ahuri. Il y croit encore moins que moi. Heureusement, il a le réflexe de lui tendre un compromis de vente type. Les deux femmes le signent, le sourire aux lèvres. Une fois seuls, nous tâchons de comprendre ce qui vient de se passer.
– T’ai-je dit depuis combien de temps il était en vente ?
– Oui, je crois bien…
Nous savons tous les deux depuis combien de temps cet appartement était en vente. Le jour de la signature, nous faisons une dernière fois le tour du loft : nous ne voyons que les défauts que nous avons tant cherchés à camoufler. nous nous rendons à l’évidence : il est vendu !
Le soir-même, mon mari me fait une curieuse proposition :
– J’ai encore une affaire difficile: l’ancien studio d’un fou de cuisine. C’était sa pièce à vivre. Résultat, elle est disproportionnée par rapport au reste de l’espace.
– Comme la salle de bain du loft ?
– Pire !, rétorque-t-il en riant. Par contre, j’aimerais beaucoup vivre à nouveau le même genre d’expérience.
La cuisine est effectivement une tuerie : un îlot central avec huit feux de cuisson, de l’électroménager high tech, du marbre partout… Je n’avais jamais rien vu de tel, surtout dans un studio. Mais le reste de l’espace n’était occupé que par un matelas et une chaise. Pour le rendre attrayant, il nous aurait fallu plusieurs jours et un budget décoration conséquent. Nous n’avions ni l’un ni l’autre.
Nous nous rendons au studio, le matin avant la seule visite que mon homme est parvenue à décrocher. Cette fois, je ne sais plus s’il fait chaud ou non. Nous avons tellement envie l’un de l’autre que nous ne gardons pas nos vêtements assez longtemps pour qu’ils nous collent à la peau. Par contre, j’ai tout le temps de me rendre compte de la taille impressionnante du plan de travail, quand couchée dessus, nue, les cuisses écartées, je laisse mon amant me butiner avec application. Il me fait jouir sans rien utiliser d’autre. Et il y parvient pile au moment où la sonnette retentit. C’est donc échevelée mais heureuse que je serre la main à un jeune homme timide, tandis que mon agent immobilier préféré lui fait une description détaillée de la cuisine.
Dois-je vraiment vous expliquer comment s’est passée la visite ? Il rêvait de participer à Top Chef pour utiliser le matériel mis à disposition des candidats. Nous aurions pu doubler le prix qu’il l’aurait pris quand même.
Je ne crois pas au surnaturel. Mais depuis, parfois, je doute.
A compter de ce jour, nous avons organisé toutes les visites en duo, en prévoyant une “avant visite” assez longue pour nous permettre de jouer dans toutes les pièces. J’ai fini par m’habituer à la sensation de chaleur. Elle varie selon les lieux. Il semble aussi que la puissance de nos orgasmes influence les ventes. Autant vous dire que mon homme est très consciencieux. J’en suis ravie.
Au bout d’un an pourtant, il a revendu son agence immobilière. Il avait envie de tester de nouveaux horizons. J’étais un peu déçue, mais il m’a ensuite appris qu’il venait d’acheter une concession automobile…
De nouvelles aventures en perspective !

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