Si je ne peux concevoir le sexe sans gourmandise, c’est bien parce que pour moi les deux sont liés. Je réfléchis à une nouvelle sur l’échangisme et je pense charlotte aux fraises. Exhibitionnisme, voyeurisme : petits fours au café. Orgasme ? Macarons !
C’est ainsi, j’aime manger et j’aime baiser. Dans les deux cas, je préfère le faire très bien, plutôt que pas du tout, même si les deux me sont indispensables.
La charlotte aux fraises, mon premier délire entre couples. Sans vous parler d’un temps que les moins de vingt ans, bla, bla, bla, mon ami de l’époque avait répondu à une annonce dans un magazine de rencontres. A l’époque d’internet, on se représente mal ce type de vieilleries: vous publiez une annonce dans un canard proche des gratuits distribués par les agences immobilières, dans laquelle une photo de vous, ou d’une partie de votre anatomie, n’était visible qu’à la loupe. Loupe également utile pour décrypter le texte de votre annonce et votre adresse postale pour y répondre. Car en ce temps-là, on n’avait pas peur de donner son adresse perso pour recevoir des photos de cul de la part de parfaits inconnus qui rêvaient de vous embarquer dans leurs phantasmes. Sans dire que c’était le bon temps, je garde de cette unique expérience un excellent souvenir.
Nous avons rencontré Elise et Olivier, un couple d’étudiants, la vingtaine, beaux et très joueurs. J’avais à peine dix-neuf ans à l’époque : autant dire que j’ai rencontré des camarades de jeux. Mon ami, la trentaine bien passée, s’est senti décalé. Le premier soir fut sympathique, mais personne n’est allé plus loin. Une semaine plus tard, je toquais à leur porte, seule.
Elise m’a accueillie à bras ouverts. Olivier n’était pas là, ce qui ne nous a pas empêcher de passer une excellente soirée. Fous rires, papotages, trucs de filles, bien sûr… Baisers langoureux, caresses tendres, puis de plus en plus hard, aussi. Je n’avais couché qu’une seule fois avec une autre femme, mais j’ai pallié mon manque d’expérience par ma motivation : Elise souriait de me voir poser mes mains partout, l’embrasser avec une fougue mal contenue et finalement me glisser entre ses cuisses avec une certaine timidité.
Elle m’a guidée les premières secondes. J’avais peur de mal m’y prendre, de ne pas savoir lui donner de plaisir. Quand petit à petit, son souffle s’est accélérer et que je l’ai entendue gémir, puis me demander de ne surtout pas arrêter, j’étais fière de moi. La sentir trembler de plaisir, la faire crier, la voir trempée, toutes ses sensations restent gravées dans ma mémoire comme l’une de mes plus beaux moments au féminin.
Olivier ne nous a rejointes que le lendemain après-midi. Il nous trouva dans la cuisine, une bouteille de rhum à la main, pour « parfumer la charlotte ». Après avoir gouté la préparation, il nous fit remarquer que les fraises marinaient déjà dans un mélange sucre-alcool qui désinhiberait une bonne sœur à lui tout seul. Avant de nous embrasser langoureusement sous ses yeux, nous lui avons rétorqué le plus naïvement du monde que nous suivions juste la recette.
En début de soirée, nous étions tous les trois bien allumés. Nous bavardions devant les restes de la charlotte, dont nous n’avions fait qu’une bouchée. L’alcool aidant, Elise et moi avons entamé une discussion dans laquelle il était vaguement question de ligne de démarcation… et de bas à couture. « Par souci de vérité historique » Olivier décida donc de passer derrière la ligne de démarcation en plaquant Elise en levrette contre le canapé. La bosse sur son pantalon montrait qu’il bandait déjà fort. Nos chemisiers ouverts sur de la lingerie, blanche pour moi, rouge pour elle, n’y étaient pas pour rien. Ils faisaient chaud ! Olivier a relevé la jupette d’Elise, laissant apparaitre le string coordonné au soutien-gorge. Elise posa ses mains sur ses fesses, dans une invite sans équivoque. Je contemplais ce charmant spectacle avec envie. Mais Olivier, au lieu de se déshabiller et de la prendre comme elle le réclamait, m’a fait signe de m’avancer. Délicatement, il a écarté le morceau de tissu qui cachait la fente humide de sa compagne. Elise a miaulé en sentant ce premier coup de langue. Tandis que je m’occupais d’elle, Olivier lui retirait son haut pour lui embrasser les seins. Elle fut bientôt allongée, une femme entre ses cuisses, un homme au bout des seins. Pour l’avoir vécu juste après, je confirme que l’orgasme arrive très vite avec un tel traitement. Et ils étaient doués ! Je ne saurais dire aujourd’hui si c’est à la langue agile d’Elise ou aux doigts experts d’Olivier que je dois mon orgasme. J’aime à penser que rien ne serait arrivé ce soir-là sans la charlotte aux fraises.
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